Libye – Fathi Bachagha : « Le gouvernement actuel n’accorde pas d’importance à la question sécuritaire »

Poids lourd de la cité-État de Misrata et ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha parcourt les capitales étrangères pour préparer sa campagne. Jeune Afrique s’est entretenu avec lui.

Fathi Bachagha à Tripoli, le 28 août 2020. © AFP

Fathi Bachagha à Tripoli, le 28 août 2020. © AFP

Publié le 22 septembre 2021 Lecture : 6 minutes.

L’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha est un homme pressé. Après plusieurs rendez-vous repoussés, il nous a accordé un entretien dans le restaurant feutré de l’Hôtel 5 étoiles La Réserve, à Paris. De passage du 13 au 15 septembre dans la capitale française pour rencontrer discrètement politiques et hommes d’affaires, Fathi Bachagha souhaite préparer le terrain en amont des élections présidentielle et législatives prévues officiellement en décembre.

Il veut redorer l’image de la Libye auprès des investisseurs et consolider la sienne auprès du ministère des Affaires étrangères à Paris. Cette escale en précède une autre aux États-Unis, où il continuera de poursuivre sa campagne.

Il s’est récemment rapproché des Qadhadhfa dont est issu Mouammar Kadhafi

Originaire de la puissante cité-État de Misrata, Fathi Bachagha souhaite se porter candidat à l’élection présidentielle et ne lésine pas sur les moyens pour satisfaire  ses ambitions. Il s’est entouré d’une équipe de communicants, dont l’agence Havas à Paris, et voyage en permanence dans les pays impliqués dans le dossier libyen. Passé en août par le Caire, soutien de Khalifa Haftar, il était en Turquie il y a quelques jours, participant à une conférence organisée par le Centre for Middle Eastern Studies (ORSAM) sur le rôle de « stabilisateur » de la Turquie en Libye.

Fathi Bachagha reste un important allié d’Ankara, dont des forces sont présentes en Tripolitaine depuis son soutien au Gouvernement d’accord nationale (GNA) de Tripoli contre l’offensive du général Khalifa Haftar en avril 2019. Mais sa feuille de route durant son mandat de près de trois ans au ministère de l’intérieur du GUN lui a permis de gagner l’écoute des diplomates étrangers. Notamment en structurant un plan de désengagement des milices, extrêmement puissantes dans la capitale.

En Libye, il s’efforce de ménager ses relations avec les tribus. Il s’est récemment rapproché des Qadhadhfa dont est issu Mouammar Kadhafi et des Zintanis. Se présentant comme un candidat ouvert à l’Ouest comme à l’Est, Bachagha compte faire de la sécurité son argument numéro 1 de campagne. Il répond aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Quelles sont les raisons de votre déplacement à Paris ?

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