Économie

Doing Business : l’Afrique doit-elle regretter le rapport de la Banque mondiale ?

Cette étude annuelle sur la « facilité de faire des affaires » a été emportée par une ultime polémique sur son intégrité. Son bilan en Afrique est mitigé. Décryptage.

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Mis à jour le 21 septembre 2021 à 09:13

Kristalina Georgieva est DG du FMI depuis le 1er octobre 2019. Durant les deux années et demie précédentes, la Bulgare avait été numéro deux de la Banque mondiale, où sa gestion du rapport Doing Business a été épinglée. © IMFphoto/Flickr/Licence CC

Beaucoup de chefs d’État africains protestaient contre le mauvais classement de leur pays dans le rapport annuel « Doing Business » que publie la Banque mondiale pour apprécier l’amélioration de leur climat des affaires. Nombre d’entre eux ont, sans doute, été ravis d’apprendre que la Banque a décidé de supprimer ce rapport, le 16 septembre.

Manipulations statistiques

Ce à la suite d’un rapport du cabinet d’avocats WilmerHale qui a mis en évidence des manipulations statistiques inacceptables dans les rapports 2018 et 2020, après avoir épluché pour cela 80 000 documents et interrogé trois douzaines de cadres de l’institution en activité ou partis.

Ce dénouement n’étonne pas Carlos Lopes, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU. « J’ai toujours été un critique de la situation statistique des pays africains, avec une comptabilité nationale qui n’est pas à jour dans la majorité des cas. Cela donne souvent une analyse faussée et une sous-estimation de nos PIB de l’ordre de 20 % à 30 %« , explique-t-il.