Assassinat de Sankara : Compaoré, Diendéré, Kafando… Trois accusés principaux et de nombreuses questions

Ils seront au cœur du procès des assassins présumés de Thomas Sankara qui s’ouvre le 11 octobre, tant leur responsabilité directe est pointée du doigt depuis des années. Mais seul Gilbert Diendéré sera à la barre.

Blaise Compaoré, le 18 septembre 2012, à Paris. © Francois Mori/AP/SIPA

Blaise Compaoré, le 18 septembre 2012, à Paris. © Francois Mori/AP/SIPA

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Publié le 10 octobre 2021 Lecture : 7 minutes.

Thomas Sankara.
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Assassinat de Thomas Sankara : l’heure du procès

Un procès historique s’ouvre à Ouagadougou ce lundi 11 octobre : celui de l’assassinat, le 15 octobre 1987, de l’ancien président burkinabè, figure iconique de la révolution. Parmi les accusés : Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando. Témoignages, enquête, analyses et reportage.

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Le procès des assassins présumés de Thomas Sankara s’ouvrira lundi 11 octobre, devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Mais si Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando en sont les principaux accusés, seul l’ancien chef d’état-major particulier de Compaoré, qui dirigeait son redouté régiment de sécurité présidentielle (RSP), sera présent dans la salle des banquets de Ouaga 2000.

Blaise Compaoré

Il sera le grand absent du procès. Réfugié en Côte d’Ivoire depuis son renversement en 2014, Blaise Compaoré n’a aucune intention de se présenter le 11 octobre devant les juges burkinabè pour répondre de son rôle dans l’assassinat de Sankara. « Il ne se rendra pas à ce procès politique organisé à son encontre devant ce tribunal militaire qui est une juridiction d’exception. Il n’a jamais été convoqué par le juge d’instruction pour un interrogatoire et on ne lui a notifié aucun acte sinon sa convocation finale devant le tribunal. Je rappelle également qu’il bénéficie d’une immunité, prévue par la Constitution, en tant qu’ancien chef de l’État », estime son avocat, Me Pierre-Olivier Sur.

Visé par un mandat d’arrêt, l’ancien président coule des jours paisibles à Abidjan, où il bénéficie de la protection et de la bienveillance de son vieil ami Alassane Ouattara. Avec son épouse (ivoirienne) Chantal, il réside dans une grande villa du quartier chic de Cocody-Ambassades. Il y reçoit ses amis de passage sur les bords de la lagune Ébrié, ses partisans burkinabè, ou encore des cadres de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), dont il est toujours le président d’honneur. Il lui arrive aussi de passer des week-ends dans la station balnéaire huppée d’Assinie ou des vacances à l’étranger, comme au Maroc ou au Sénégal.

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