Algérie : Haddad, les frères Kouninef, Tahkout… Faut-il négocier avec les oligarques condamnés ?
Pour récupérer les biens et les avoirs des hommes d’affaires et anciens dirigeants qui croupissent en prison, le gouvernement envisage des règlements à l’amiable. Grâce, amnistie, réduction de peines… Toutes les options sont à risque.
À l’époque où il dirigeait le ministère de la Justice, Belkacem Zeghmati répétait à l’envi la volonté des autorités de traquer les avoirs détenus à l’étranger par les hommes d’affaires et les dirigeants de l’ancien régime. Des commissions rogatoires ont ainsi été envoyées dans plusieurs pays d’Europe, d’Asie et d’Amériques pour obtenir une assistance afin d’identifier les biens détournés ainsi que leurs propriétaires. Alors que le parquet d’Alger n’a pas encore communiqué sur les résultats de cette opération de restitution, les autorités comptent initier une démarche concomitante dans l’espoir de récupérer une partie de ces fortunes amassées au cours des vingt dernières années.
Pour sa rentrée politique devant le Parlement, où il a exposé son plan d’action, le gouvernement propose « l’adoption d’un mode de règlement à l’amiable garantissant la récupération des biens détournés ». Les autorités seraient ainsi prêtes à engager un dialogue avec les hommes d’affaires et les anciens responsables qui croupissent en prison, purgeant de lourdes peines pour des affaires de détournements et de blanchiment d’argent. Mais en ne fournissant de détails ni sur les mécanismes ni sur la mise en œuvre de ce plan, déjà accueilli avec réserve par certains parlementaires, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a ouvert la voie aux spéculations et aux conjectures.
Maigre chasse au trésor
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