Wilfrid Lauriano do Rego, l’autre « Monsieur Afrique » de Macron
Nommé en juillet 2019 coordonnateur du Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA), à la place de son compatriote Jules-Armand Aniambossou, le Franco-Béninois Wilfrid Lauriano do Rego présente, à 60 ans, un parcours qui résume à lui-seul les « nouvelles » priorités de la France en Afrique.
Difficile en effet pour Emmanuel Macron de trouver profil plus éloquent que ce représentant du monde de l’entreprise – il est président du conseil de surveillance de KPMG France –, né et éduqué en Afrique avant de poursuivre ses études supérieures en France. Membre de la diaspora africaine, il connaît aussi bien les secteurs privés que les sociétés civiles de chaque côté de la Méditerranée.
À cheval depuis toujours sur les deux continents, celui qui a l’oreille du président français profite de sa position pour « faire évoluer le narratif et convaincre la diaspora comme la société civile qu’elles ont un rôle à jouer dans la redéfinition en cours des relations entre la France et l’Afrique ».
Pour Wilfrid Lauriano do Rego, tout l’objet du sommet organisé le 8 octobre à Montpellier est « d’engager le dialogue entre les différentes parties ». Il compte pour cela sur les thématiques développées tout au long de cette journée : entrepreneuriat, culture, recherche et enseignement, sports, engagements et citoyenneté, avec un intérêt plus marqué de sa part pour la première. Il multiplie d’ailleurs les initiatives – Pass Africa, think tank « A new road » –, pour permettre à l’entrepreneuriat « de se diffuser à travers le continent ».
Pour lui, comme pour le président Macron, « l’heure est au changement, à la rupture avec un certain passé ». Et dans ce contexte, le rendez-vous de Montpellier doit être « un marqueur innovant et structurant des relations à venir entre Paris et ses partenaires africains ».
Marie Audouard, l’esprit de Ouagadougou
C’est elle qui, ces derniers mois, pilote le sommet de Montpellier depuis son bureau du 2, rue de l’Élysée. Conseillère Afrique adjointe (et diasporas) d’Emmanuel Macron, Marie Audouard travaille aux côtés du président français depuis l’arrivée au pouvoir de ce dernier, en mai 2017. Chargée du suivi de la mise en œuvre du discours de Ouagadougou, elle gère également l’ensemble des relations non institutionnelles avec le continent.
Avant d’intégrer la cellule africaine de l’Élysée dirigée par Franck Paris, qu’elle connaît de longue date et avec lequel elle assure partager une « vision multilatérale », cette énarque a commencé sa carrière au ministère des Affaires étrangères. En 2008, elle intègre la direction Afrique du Quai d’Orsay, où elle travaille notamment sur la Côte d’Ivoire et le Sahel. Elle rejoint ensuite la direction des affaires stratégiques pour se pencher sur les questions de défense européenne.
En 2013, la diplomate s’envole pour New York où elle va rejoindre la représentation permanente de la France auprès des Nations unies. Elle traite alors essentiellement des dossiers liés à la région des Grands Lacs.
Tout était réuni pour faire avancer les choses
Quand tombe en 2017 la proposition de rejoindre la cellule Afrique de l’Élysée et de travailler pour Emmanuel Macron, elle n’hésite pas longtemps et rentre à Paris. « Tout était réuni pour faire avancer les choses et contribuer au renouvellement du logiciel franco-africain », explique-t-elle.
Et à cet égard, le sommet de Montpellier s’annonce déjà – au moins sur le papier – comme la première étape vers ce changement tant attendu des deux côtés de la Méditerranée.
