La Mauritanie et le Koweït ont clos, le 26 août, un conflit politico-financier vieux de trente ans. En effet, les deux pays ont signé un accord portant sur la restructuration de la dette de 82,7 millions de dollars que Nouakchott avait contractée dans les années 1970 pour indemniser les actionnaires de la Miferma nationalisée et pour renforcer les fonds propres de la Banque centrale de Mauritanie.
La Mauritanie avait suspendu ses remboursements en 1991 après avoir soutenu l’Irak, au moment où celui-ci avait voulu annexer le Koweït. Cette dette était devenu dormante, car le pays créancier refusait de négocier quoi que ce soit avec Nouakchott coupable à ses yeux d’avoir soutenu son envahisseur. Ce fardeau potentiel pesait dans l’équilibre des comptes de la Mauritanie et nuisait à son image auprès des investisseurs.
La « dette passive » de la Mauritanie vis-à-vis du Koweït avoisinait le milliard de dollars
Signal fort aux investisseurs étrangers
Le FMI estimait la dette publique mauritanienne (hors créances dues au Koweït) à 3,8 milliards de dollars à la fin de 2019, soit 47,6 % du PIB du pays. En incluant l’accumulation d’arriérés, pénalités de retards et autres intérêts encourus par Nouakchott pendant trois décennies vis-à-vis de la Kuwait Investment Authority, la « dette passive » de la Mauritanie vis-à-vis du Koweït atteignait à la fin de 2019 plus de dix fois l’emprunt original, soit environ 990 millions de dollars et plus de 12 % du PIB selon les dernières estimations du FMI. Le Fonds anticipait une « disparition » de cette dette, alors en négociations, des comptes du pays à l’horizon 2020-2021.
À mettre au crédit du président Mohamed Ould Ghazouani qui s’est investi personnellement dans les négociations, ce dénouement améliore les paramètres macroéconomiques de la Mauritanie et envoie un signal fort aux investisseurs étrangers. Nouakchott souhaite attirer des capitaux internationaux non seulement dans le secteur des hydrocarbures, mais aussi dans l’élevage et l’agro-alimentaire.