Quelque part entre la Russie et la Guinée équatoriale, à quelques milliers de pieds au-dessus du commun des mortels. L’ambiance, festive et décontractée, est au champagne. Un homme de 53 ans est tout sourire, en ce 25 juin. Lové dans un fauteuil en cuir, un gâteau à la main, il célèbre son anniversaire avec la joie retrouvée d’un enfant.
À ses côtés, dans l’exigu habitacle du jet privé, Simeón Oyono Esono, le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, et ses collègues de la Sécurité extérieure, Juan-Antonio Bibang Nchuchuma, et des Finances, Cesar Augusto Mba Abogo, s’amusent, eux aussi. Avec Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président du pays et fils du chef de l’État, difficile de s’ennuyer.
De retour de Moscou, où il a passé – comme souvent – quelques jours, Teodorín, comme on le surnomme, n’a guère l’air inquiet.
Cellule de crise
Moins d’un mois plus tard, le vice-président est revenu sur Terre. Ce 28 juillet, il est entouré de ses plus proches collaborateurs, dans ses bureaux de Malabo.
L’ambiance est plus morose. Son oncle et ministre de la Justice, Juan Olo Mba Nseng, est présent, tout comme Francisco Evuy Nguema Mikou, le conseiller du président chargé de la Justice, et les avocats Jean-Charles Tchicaya et Sergio Esono Abeso Tomo. En ligne depuis l’étranger, le ténor français du barreau Emmanuel Marsigny est lui aussi de la partie.
En France, la Cour de cassation vient de rendre son verdict dans l’affaire « des biens mal acquis » . Comme en première instance en 2017, puis en appel en 2020, Teodorín a été reconnu coupable, condamné à trois ans de prison avec sursis et à 30 millions d’euros d’amende.
Les Britanniques imposent des sanctions à son fils ? Il ferme son ambassade à Londres.