Société

Le Soudan va remettre Omar el-Béchir et d’anciens dirigeants recherchés à la CPI

Le Soudan va remettre à la Cour pénale internationale (CPI) plusieurs de ses anciens dirigeants, dont Omar el-Béchir, recherchés notamment pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre lors du conflit au Darfour.

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Mis à jour le 11 août 2021 à 15:57

Omar el-Béchir, le 20 mars 2008 à Damas. © Ammar Abd Rabbo/ABACAPRES

« Le Conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la Cour pénale internationale », a déclaré mercredi la ministre des Affaires étrangères, Mariam al-Mahdi, selon l’agence officielle Suna, lors d’une rencontre avec le nouveau procureur général du tribunal basé à La Haye, Karim Khan, en visite à Khartoum.

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300 000 morts

Le conflit au Darfour, région de l’Ouest, a opposé à partir de 2003 le régime à majorité arabe d’Omar el-Béchir et des rebelles issus de minorités ethniques s’estimant marginalisées. Il a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, en majorité durant les premières années de violences, d’après les Nations unies.

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Après des mois d’un mouvement populaire inédit, Omar el-Béchir a été renversé en avril 2019. Reconnu coupable de corruption en décembre 2019, il est actuellement détenu à la prison de Kober, à Khartoum. L’ancien président est aussi jugé par la justice de son pays pour son rôle dans le coup d’État qui l’a porté au pouvoir en 1989, mais son procès a été à plusieurs reprises reporté depuis juillet 2020.

« Coopération illimitée » avec la CPI

Deux autres pontes du régime seront remis à la CPI : Ahmed Haroun, ex-gouverneur de l’État du Kordofan-Sud, et Abdel Rahim Mohamed Hussein, ancien ministre de la Défense, recherchés pour les mêmes motifs. Arrêtés après la chute d’Omar el-Béchir, ils sont actuellement détenus au Soudan.

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En octobre 2020, un accord de paix historique signé entre le gouvernement de transition et plusieurs groupes rebelles insistait sur la nécessité d’une « coopération complète et illimitée » avec la CPI. Et la semaine dernière, le cabinet ministériel soudanais a voté en faveur de la ratification du Statut de Rome. La ministre soudanaise a souligné mercredi « l’importance » de la coopération de son pays avec la CPI « pour obtenir justice pour les victimes de la guerre du Darfour ».

Avec AFP