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Niger : la promesse de Niamey
Adouber un dauphin alors qu’on est encore assis sur le trône, puis lui laisser la place pour faire valoir son droit au repos : ce scénario apaisé plusieurs fois rejoué sur le continent (et ailleurs) se termine mal, dans la plupart des cas. De l’affrontement entre Ahidjo et Biya au Cameroun, qui déboucha sur une sanglante tentative de putsch, au bras de fer à la mauritanienne entre Aziz et Ghazouani, avec incarcération du premier par le second, en passant par le duel à distance entre l’Angolais dos Santos et son successeur Lourenço, les passages de témoins des présidents à leurs fidèles bras droits ont une fâcheuse tendance à tourner rapidement au vinaigre.
La faute à qui ? Aux deux en général : au sortant, qui n’avait pas mesuré ce qu’en termes d’influence, d’ego et de prestige signifiait la perte du pouvoir – et qui ne renonce pas à en tirer les ficelles – ; à l’impétrant qui, en fonction de la logique du « lui c’était lui, moi c’est moi », s’emploie vite à sortir de l’ombre de celui qui l’a fait roi, quitte à fonder sa légitimité sur un parricide symbolique.