« La nation a une dette à l’égard de la Polynésie française. » En visite officielle dans l’archipel le 27 juillet, Emmanuel Macron a franchi un cap dans le dossier sensible des essais nucléaires. En évitant les excuses, comme il l’avait fait lors du rendu du rapport de l’historien Benjamin Stora sur le contentieux mémoriel franco-algérien, le président a néanmoins reconnu que la France n’aurait pas mené de tels exercices « dans la Creuse ou en Bretagne ».
Cette déclaration a certes tourné une page dans le dossier polynésien, mais elle a du même coup remis celui de l’Algérie sur la table. Car avant de mener des essais nucléaires en Polynésie, c’est bien dans le Sahara algérien que l’Hexagone testait sa force de frappe nucléaire. Entre 1960 et 1966, dix-sept essais ont ainsi eu lieu sur les sites de Reggane et d’In Ekker. Onze d’entre eux ont été menés après les accords d’Évian, qui ont entériné l’indépendance de l’Algérie : le texte prévoyait que la France continue d’avoir accès aux sites du Sahara jusqu’en 1967.