« Nous ne pouvons plus continuer à produire. Depuis trois mois, nous n’avons pas pu vendre un seul sac de sucre. Nos locaux sont pleins à craquer ». C’est ainsi que Mahamat Allamine Maouloud, directeur de la production de la Compagnie sucrière du Tchad (CST), propriété du groupe panafricain basé en France Somdiaa, a justifié la fermeture de l’usine de Banda, près de Sarh. Cette fermeture, annoncée le 25 février, consacre l’arrêt de la production de sucre au Tchad, après la fermeture d’une première usine à N’Djaména en 2012.
Sucre importé
Ces événements sont la conséquence de la concurrence des sucres nigérians et soudanais, vendus moins cher et qui inondent le marché tchadien. Début janvier, dans une campagne de communication, la CST alertait l’opinion sur le fait que 70% du sucre consommé au Tchad était d’origine étrangère et introduit en toute illégalité. Ajoutant que si les autorités ne réagissaient pas en conséquence, elle risquerait de fermer ses installations. L’appel ne semble pas avoir été entendu…
Projet avorté ?
Les problèmes du sucre « made in Tchad » ne sont pas nouveaux mais le niveau de sucre importé est monté en flèche en quelques années. La CST a négocié des facilités fiscales allant même jusqu’à appuyer la lutte contre la fraude aux frontières. Mais sans arriver à stopper le flux. ‘Il faut que les autorités réagissent pour sauver cette usine qui fait vivre des milliers de personnes’, plaide Mahamat Allamine Maouloud.
La fermeture de l’usine de Banda risque de plomber un autre projet important du groupe Somdiaa qui annonçait en juillet 2012 la construction pour 400 millions d’euros d’une nouvelle unité de production sur les rives du Barh Sara, non loin de ses installations actuelles…