La Tunisie, qui croyait avoir triomphé de la pandémie voilà un an, déchante. Le pays s’est révélé ces derniers mois sous-préparé à juguler une contamination pourtant scrutée à l’échelle mondiale. Recherche à tâtons d’une stratégie, manque de financements, infrastructures sanitaires publiques vieillissantes, pénurie de personnel médical, retard dans les commandes de vaccins (après avoir compté sur une prise en charge quasi-totale par le système Covax de l’OMS), difficultés à faire appliquer les mesures préventives… Ces écueils ont rendu la quatrième vague de la pandémie impossible à endiguer.
Pic ingérable
Prévisible depuis début mai, avec l’affluence et les rassemblements des fêtes de l’Aïd qui marquent la fin du ramadan, mais aussi avec les meetings politiques, cette reprise de l’épidémie a déjà fait officiellement 17 000 morts. Sans compter les 4 000 personnes qui seraient décédées sans être déclarées victimes du Covid. Mais, tiraillées entre la nécessité de protéger la population et celle d’épargner l’économie, les autorités sont longtemps restées dans le déni.