« J’ai parlé avec la directrice générale du FMI. Les plafonds de déficits sont irréalistes. Il faut augmenter ces plafonds, comme en Europe. Je suis contre la volonté de maintenir le déficit à 5 % alors que l’Europe est à 8 % et les Etats-Unis à 9 % », a martelé le président ivoirien. Les budgets africains sont sous la double pression de la pandémie mondiale du Covid-19 et surtout les dépenses de sécurité. Des facteurs qui contraignent l’exécution des dépenses publiques.
La Côte d’ivoire abrite un sommet des chefs des États subsahariens sur la vingtième reconstitution de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque Mondiale. Une dizaine de chefs d’État ont effectué le déplacement à Abidjan.
Parmi eux : Patrice Talon (Bénin), Roch Kaboré (Burkina Faso), Georges Weah (Libéria), Alpha Condé (Guinée), Mohamed El-Ghazouani (Mauritanie), Macky Sall (Sénégal), Andry Rajoelina (Madagascar), Mohamed Bazoum (Niger), Faure Gnasingbé (Togo) et Filipe Nyusi (Mozambique). Selon nos informations, l’exécutif ivoirien tablait sur la présence d’une vingtaine de chef d’États pour la réunion d’Abidjan.

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, rencontre le président de la Côte d'Ivoire Alassane Ouattara le 16 May 2021 à Paris. © IMF Photo/Lewis Joly/Licence CC
L’objectif de cette « reconstitution » est de lever plus 100 milliards de dollars pour le compte de l’IDA au cours des trois prochaines années. Une cible de 112 milliards de dollars avait été évoquée.
Axel Van Trotsenburg, le directeur des opérations de la Banque mondiale, et Maktar Diop, le directeur général de IFC, le bras financier dédié au secteur privé du groupe de la Banque mondiale, entameront des discussions avec les chefs d’États pour identifier les priorités clés pour le financement en Afrique. Au total 76 pays sont éligibles aux financement de l’IDA, dont environ 40 pays africains. La reconstitution de l’IDA20 s’inscrit par ailleurs dans le schéma arrêté à Paris, en mai dernier, lors du sommet de l’Élysée pour le financement des économies africaines.
La pire récession depuis plus d’un demi-siècle
Les besoins de financements extérieurs du continent sur la période 2023-2025 sont estimés à 700 milliards de dollars. Les pays africains espèrent un rebond économique après une année 2020 particulièrement éprouvante. « Le PIB réel de l’Afrique devrait croître de 3,4 % en 2021, après une contraction de -2,1 % en 2020. Cette reprise prévue après la pire récession depuis plus d’un demi-siècle sera soutenue par une reprise du tourisme, un rebond des prix des produits de base et la levée des restrictions dues à la pandémie. Les perspectives sont toutefois soumises à de grandes incertitudes liées à des risques extérieurs et intérieurs », rappelle la Banque africaine de développement dans un rapport récent.