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Sénégal : Dakar, la grande métamorphose
Encerclé par la capitale sénégalaise, au bout de la presqu’île du Cap-Vert, le Port autonome de Dakar (PAD) sera encore à l’étroit pour quelque temps. Mais d’ici à quatre ou cinq ans, il devrait voir toute une partie de son activité transférée vers le futur port en eaux profondes de Ndayane, qui sera situé à 70 km au sud de la capitale, sur la Petite-Côte.
Fin 2020, l’État a signé un accord avec l’émirati DP World (dont la filiale sénégalaise est concessionnaire depuis 2008 du terminal à conteneurs du PAD) pour la construction d’un nouveau port à conteneurs, à Ndayane, capable d’accueillir les plus grands navires de commerce. Le coût du projet est évalué à 837 millions de dollars, financés par le groupe émirati. Le nouveau port, dont le chantier de construction a officiellement été lancé début janvier par le président sénégalais*, sera adossé à une zone économique spéciale de 300 hectares.
Projet capital pour le Sénégal et le Mali
Deux phases d’extension sont déjà prévues. Au terme des aménagements, l’emprise foncière de Ndayane devrait atteindre 1 200 hectares, soit plus de trois fois celle de Dakar. Malgré les protestations des pêcheurs et des défenseurs de l’environnement, les premiers travaux d’aménagement vont commencer. Un peu plus de six mois après avoir demandé à son gouvernement de veiller au respect des délais, le Président Macky Sall a présidé le 3 janvier la cérémonie de la pose de la première pierre du chantier en présence du directeur général du Port autonome de Dakar, Ababacar Sédikh Bèye, et du président-directeur général DP World, Sultan Ahmed bin Sulayem.
Congestionné depuis des années, le PAD, poumon économique de la ville et du pays, est le point de passage de 90 % des échanges commerciaux du Sénégal. Il est également un centre névralgique pour l’économie du Mali. En attendant que leurs conteneurs soient déchargés à Ndayane, les importateurs bamakois misent sur la modernisation du môle Hamassiré-Ndour (ex-môle 3) du port de Dakar, grâce au soutien de la coopération japonaise. Ces travaux, qui doivent s’achever en 2022, permettront de porter la capacité de traitement du PAD à 1,2 million de tonnes de marchandises par an, contre environ 800 000 t auparavant.
* Cet article, initialement publié le 30 juillet 2021, a été mis à jour le 4 janvier 2022 après la cérémonie de pose de la première pierre du chantier réalisée la veille.