Pour la France, le Sénégal et le Bénin ne sont plus « sûrs »

Les autorités françaises ont retiré les deux États de la liste des « pays sûrs » utilisée en matière de droit d’asile. À Cotonou et Dakar, les réactions sont pour le moins contrastées.

Un demandeur d’asile subsaharien hébergé dans un hôtel à Paris, dans l’attente du traitement de son dossier par l’Ofpra, en décembre 2020 (illustration). © REUTERS/Charles Platiau

Un demandeur d’asile subsaharien hébergé dans un hôtel à Paris, dans l’attente du traitement de son dossier par l’Ofpra, en décembre 2020 (illustration). © REUTERS/Charles Platiau

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Publié le 6 juillet 2021 Lecture : 7 minutes.

Il ne reste désormais que deux pays africains jugés « sûrs » par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) : le Cap-Vert et Maurice. Le 2 juillet, une décision du Conseil d’État a en effet exclu de la liste des pays « sûrs » le Sénégal, le Bénin, mais aussi le Ghana. La France estime qu’ils ne veillent plus « au respect des principes de la liberté, de la démocratie, de l’état de droit, ainsi que des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

Concrètement, cela va permettre aux demandeurs d’asile originaires de ces pays de ne plus être soumis à une procédure d’expulsion au moment du rejet de leur dossier en première instance. Mais sur les quelque 95 600 demandes d’asile – mineurs inclus – introduites à l’Ofpra en 2020, les ressortissants de ces trois pays ne représentaient que 2 000 dossiers, dont 1 600 pour le seul Sénégal.

La décision du Conseil d’État est donc surtout symbolique, d’autant qu’elle vient annuler une décision de l’Ofpra qui avait refusé de retirer les trois pays de cette liste controversée.

Dans le cas du Bénin, la justice française a estimé qu’il devait être retiré de la liste car « la situation de ce pays [s’est] dégradée de façon préoccupante, celui-ci traversant une grave crise politique, en particulier depuis les élections législatives d’avril 2019, et connaissant, selon les observateurs, une restriction des droits et libertés et de l’indépendance de la justice ».

Bien s’informer, mieux décider

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