Selon nos informations, cinq ressortissants mauritaniens ont été arrêtés pour leur implication présumée dans les attaques de juin 2020 à Kafolo, ayant causé la mort de 14 soldats ivoiriens.
Le 7 juillet, Richard Adou, le procureur de la République d’Abidjan, a fait savoir par communiqué qu’ils avaient « tous été libérés », « les investigations n’ayant fourni aucune donnée démontrant [leur] implication », sans toutefois préciser de date. Le ministère mauritanien des Affaires étrangères a fait savoir à Jeune Afrique que cette libération a eu lieu « le 22 juin, soit deux jours après leur interpellation » et que les suspects ont été « immédiatement blanchis. » *
Entretien au sommet
Concernant l’attaque survenue dans la localité de Doropo en décembre 2020 et dans laquelle un gendarme ivoirien est décédé, deux autres Mauritaniens ont été interpellés. Les services ivoiriens sont d’autant plus convaincus d’être sur la bonne piste que la force Barkhane a récemment arrêté deux dirigeants de Daesh originaires de ce pays.
Toujours selon nos informations, les suspects sont des commerçants d’une quarantaine d’années installés en Côte d’Ivoire. En 2016 déjà, lors de l’attaque de Grand-Bassam, les autorités avaient intercepté des écoutes téléphoniques entre des commerçants mauritaniens établis dans cette station balnéaire et les terroristes.
Les autorités ivoiriennes ont saisi l’ambassade de Mauritanie à Abidjan. Les présidents Alassane Ouattara et Mohamed Ould Ghazouani doivent s’entretenir à ce sujet dans les prochains jours. Les ministres ivoiriens Diomandé Vagondo (Intérieur) et Téné Birahima Ouattara (Défense) évoqueront également la question avec leurs homologues Ahmed Salem Ould Merzoug et Hanena Ould Sidi. La recrudescence des attaques dans le Nord de la Côte d’Ivoire et surtout l’usage de mines artisanales inquiètent de plus en plus les autorités.
*Cet article, initialement publié le 6 juillet, a été actualisé le 8 juillet.