Côte d’Ivoire – Laurent Gbagbo : l’heure des « GOR » est-elle venue ?

Ragaillardi par l’annonce du retour de Laurent Gbagbo, le FPI compte bien regagner du terrain. D’autant qu’après dix ans de boycott des élections législatives, les partisans de l’ex-président ont fait leur grand retour à l’Assemblée nationale.

 © Montage JA : Issam Zejlu pour JA; SIA KAMBOU/AFP; Issam Zejly pour JA; DR

© Montage JA : Issam Zejlu pour JA; SIA KAMBOU/AFP; Issam Zejly pour JA; DR

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 14 juin 2021 Lecture : 8 minutes.

Un pro-Gbagbo pose à côté d’un portrait de l’ancien président ivoirien, au siège du FPI, le 17 juin 2021. © REUTERS/Luc Gnago
Issu du dossier

Laurent Gbagbo : l’heure du retour

Dix ans après son arrestation et trois mois après son acquittement par la CPI, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo rentre ce 17 juin Abidjan. Tout nos articles sur ce retour historique, aussi attendu par certains que redouté par d’autres.

Sommaire

Voilà plus de dix ans qu’ils n’avaient pas participé à une élection. Le 6 mars dernier, les GOR (les partisans restés sur la ligne « Gbagbo ou rien ») au sein du Front populaire ivoirien (FPI) effectuaient leur grand retour sur la scène politique à l’occasion des législatives. Cette stratégie mûrement réfléchie avait été décidée en 2018, lors du congrès du FPI pro-Gbagbo à Moossou. Pour les fidèles de l’ancien président, il n’était plus possible de rester en dehors du jeu électoral. Trop coûteux politiquement et financièrement. « Ce n’était plus tenable. Si nous étions restés dans cette logique de boycott, nous serions morts à petit feu », confie l’un d’entre eux.

Le FPI légalement reconnu étant toujours présidé par Pascal Affi N’Guessan, avec lequel la réconciliation est au point mort, les candidats de l’ex-chef de l’État ne pouvaient pas battre campagne avec le sigle et le logo du parti que leur leader a fondé en 1982. Pour ce retour aux urnes, les GOR se sont donc regroupés sous la bannière d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS). Fort d’une alliance avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dans la plupart des 205 circonscriptions du pays, EDS est parvenu à obtenir 17 sièges de députés – dont seulement deux femmes – sur les 255 que compte l’Assemblée nationale. De quoi en faire le deuxième groupe parlementaire d’opposition derrière celui du PDCI, qui compte 65 élus.

Obtenir 17 députés dans ces conditions est tout à fait honorable

Même si ce résultat n’est pas tout à fait à la hauteur de ce qu’ils espéraient, les pro-Gbagbo le jugent satisfaisant. « Il faut être réaliste. Nous n’avons participé à aucune élection depuis dix ans et nous avions très peu de moyens par rapport à nos concurrents. Obtenir 17 députés dans ces conditions est donc tout à fait honorable », estime une figure des GOR.

Pour eux, l’essentiel est ailleurs : ils sont de retour sur l’échiquier politique ivoirien et disposent désormais d’une tribune à l’Assemblée nationale. Tout un symbole, alors que Laurent Gbagbo doit lui-même rentrer à Abidjan le 17 juin, plus de dix ans après son arrestation et un procès à rallonge devant la Cour pénale internationale (CPI) à l’issue duquel il a finalement été définitivement acquitté le 31 mars. Toujours déterminé à jouer un rôle de premier plan, il pourra s’appuyer sur « ses députés », dont voici les principales figures.

Georges-Armand Ouégnin, le patron d’EDS

Georges-Armand Ouégnin, président d'Ensemble pour la démocratie et la souveraineté, à Abidjan le 11 mai 2017. © Issam Zejly pour JA

Georges-Armand Ouégnin, président d'Ensemble pour la démocratie et la souveraineté, à Abidjan le 11 mai 2017. © Issam Zejly pour JA

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier