Selon nos informations, Félix Tshisekedi a décidé de renoncer à briguer un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU – siège réservé à l’Afrique centrale à partir de 2022. Plusieurs sources officielles et diplomatiques ont confirmé à Jeune Afrique la décision du président congolais de se retirer de la course.
Tête-à-tête avec Moussa Faki Mahamat
« Le président en exercice de l’UA [Union africaine] ne peut pas être celui qui bafoue les règles de l’organisation », explique un proche collaborateur du chef de l’État, qui évoque un acte de « bonne diplomatie ». Le vote doit en effet avoir lieu le 11 juin à New York et la RDC était jusque-là en concurrence avec le Gabon.
Lors du conseil exécutif organisé les 3 et 4 février derniers, la candidature de Libreville avait officiellement reçu le soutien de l’UA. Mais la RDC, qui avait déposé la sienne en 2019, avait malgré tout décidé de relancer son dossier, au motif que l’octroi de ce siège réservé à l’Afrique centrale devait faire l’objet d’une consultation préalable avec le Tchad et le Gabon. N’Djamena ayant décidé de jeter l’éponge, Kinshasa estimait que les discussions devaient se poursuivre avec Libreville, en dépit de la décision de l’UA, organisation dont Félix Tshisekedi assure la présidence tournante depuis le mois de février.
Selon nos sources, ce différend entre la RDC, qui préside par ailleurs le comité de candidature, et le Gabon a été au cœur du tête-à-tête qu’ont eu Moussa Faki Mahamat et Félix Tshisekedi le 5 juin, à Kinshasa, au lendemain du sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) sur la situation au Tchad. Le président de la Commission de l’UA plaidait pour le désistement de la RDC.
Toujours selon nos sources, la délégation congolaise, qui devait partir pour New York en début de semaine, a finalement décidé d’annuler son déplacement.