Le cadre du Front Polisario Sidi Ahmed Ouled Hadda, dit Sid Ahmed Al Batal, est décédé ce 26 mai des suites du Covid-19, selon plusieurs sources, dont d’anciens membres de l’organisation séparatiste. Lui qui approchait des 70 ans sera enterré le jour même au camp de Smara.
Né à Tan-Tan, il a notamment œuvré à acheminer des armes depuis la Libye dans les années 1970, avant d’intégrer le comité exécutif du Polisario en 1976, un an après le déclenchement de la guerre du Sahara occidental. À partir de 1979, il est directeur de la sécurité militaire de l’organisation, jusqu’en 1982. Il continue à prendre du galon par la suite en devenant le ministre de la Communication, puis de l’Equipement à partir de 2007.
Actes de torture
Intervenant fin janvier sur une radio sahraouie, Sid Ahmed Al Batal a ainsi justifié le blocage du point de passage de Guerguerat, finalement levé en novembre par les Forces armées royales (FAR) : « La guerre était finie depuis 29 ans, or le désespoir du peuple et de la direction sahraouis vis-à-vis des solutions pacifiques a fait qu’il était devenu primordial de choisir un site qui revêt une importance nationale et internationale pour reprendre le combat dans une nouvelle version, et nous avons choisi le passage d’El-Guergarat. »
Sid Ahmed Al Batal est mis en cause par plusieurs organisations de droits de l’homme pour des actes de torture
Sid Ahmed Al Batal est mis en cause par plusieurs organisations de droits de l’homme pour des actes de torture. Un rapport de 2003 de la Fondation Danielle Mitterrand sur les conditions de détention des prisonniers de guerre marocains détenus à Tindouf relevait ainsi que « les tortionnaires qui officiaient dans ces centres sont notamment un dénommé Souidi et Sidi Ahmed El Batal ». Ce dernier aurait notamment officié au sein du complexe dit « École 12 octobre », situé près du camp de Rabouni, en Algérie.
Fin avril, des responsable du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) ont tiré la sonnette d’alarme sur le grand nombre de contaminations dans les camps de réfugiés de Sahraouis en Algérie, en particulier à Tindouf. Le chef du Polisario Brahim Ghali a lui-même été contaminé par le virus, avant d’être hospitalisé en Espagne, dans la région de Saragosse, comme l’a révélé Jeune Afrique.