L’assassinat, le 26 avril dernier, de trois Occidentaux dans la réserve de Pama, dans l’est du Burkina Faso, a fait les gros titres de la presse internationale. Cette attaque n’est pourtant que la dernière d’une longue série et cela fait plusieurs années que les parcs et réserves du continent sont les victimes collatérales des violences perpétrées par les groupes armés. Dans la bande sahélienne comme en Afrique centrale, ces zones sont devenues des espaces de repli où il est facile de se cacher, d’exploiter des ressources naturelles et de gérer les trafics qui en découlent.
« Sanctuaires »
En visant spécifiquement les écogardes, les groupes armés cherchent à sécuriser ces « sanctuaires ». Surtout, ils frappent les économies en plein cœur, en faisant fuir les touristes et en fragilisant encore un peu plus des États déjà exsangues.
Face à l’intensification des attaques, plusieurs pays ont fait le choix de déléguer la gestion de leurs parcs – y compris sur le plan sécuritaire – à des ONG. Leaders sur le continent, les Sud-Africains d’African Parks (AP) gèrent 19 parcs au Bénin, au Congo ou encore au Tchad. En échange de la concession des parcs et des revenus qui en découlent, AP s’engage à y faire respecter la loi. L’arme à la main s’il le faut.
Forte de 1 100 rangers, l’ONG est présente dans certaines des régions les plus enclavées du continent. Désormais installée dans le parc du W et de la Pendjari, elle s’apprête d’ailleurs à prêter main-forte à Cotonou en créant une cellule de renseignement spécialisée au sein de ses équipes de gardes-forestiers pour endiguer la progression des jihadistes.
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