Cameroun : décès de Germaine Ahidjo, veuve de l’ancien président Ahmadou Ahidjo

L’ancienne première dame s’est éteinte dans la nuit du 19 au 20 avril à l’hôpital principal de Dakar, où elle vivait, à l’âge de 89 ans.

Mme Germaine AHIDJO à Dakar en Février 2012© Erick-Christian AHOUNOU Mme Germaine AHIDJO à Dakar en Février 2012
© Erick-Christian AHOUNOU

Mme Germaine AHIDJO à Dakar en Février 2012© Erick-Christian AHOUNOU Mme Germaine AHIDJO à Dakar en Février 2012 © Erick-Christian AHOUNOU

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 20 avril 2021 Lecture : 2 minutes.

Elle était la dépositaire du testament du tout premier président camerounais, Ahmadou Ahidjo, décédé le 30 novembre 1989. Trente-deux ans après son époux, la première first lady du Cameroun a succombé à une longue maladie, dans la nuit du 19 au 20 avril.

L’état de santé de Germaine Habiba Ahidjo s’était aggravé il y a une dizaine de jours et elle avait dû être admise à l’hôpital principal de Dakar, dans le quartier du Plateau. L’ex-première dame, qui était suivie par le médecin personnel du président sénégalais, Macky Sall, est décédée entourée de ses proches, notamment de sa fille Aïssatou, arrivée à son chevet quelques heures plus tôt.

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Lutte pour le retour de la dépouille de son époux

Selon des sources proches de la famille, elle devrait être enterrée dès ce 20 avril aux côtés de son mari, qui repose au cimetière musulman de Yoff, à Dakar. Ainsi s’achèvent 38 années passées en exil, dont 32 à lutter pour le retour de la dépouille de son défunt époux dans sa ville natale de Garoua, dans le nord du Cameroun. Cette question aura été une pomme de discorde historique entre les autorités camerounaises et la famille de l’ancien président, aucun accord n’ayant jamais pu être trouvé.

D’un côté, Yaoundé assurait qu’Ahmadou Ahidjo avait été réhabilité et que le retour de sa dépouille ne dépendait que de sa famille. Comme pour montrer ses bonnes intentions, l’actuel chef de l’État, Paul Biya, s’était rapproché de certains des enfants Ahidjo, notamment d’Aminatou et de Badjika, nommés respectivement présidente du conseil d’administration du Palais des congrès et ambassadeur itinérant à la présidence de la République.

C’est le Cameroun qui nous a retiré nos papiers, c’est à lui de nous les rendre »

Mais jusqu’à sa mort, Germaine Ahidjo n’a cessé d’affirmer qu’elle ne rentrerait au pays que lorsqu’elle aurait la certitude que son mari y serait enterré avec les honneurs dus à un ancien président de la République. « En tant que Mme Ahidjo, je ne me vois pas rentrer dans mon pays avec un passeport [diplomatique] sénégalais. C’est le Cameroun qui nous a retiré nos papiers, c’est à lui de nous les rendre », s’était-elle offusquée au cours d’un entretien accordé à Jeune Afrique.

Née à Mokolo (région de l’Extrême-Nord) en 1922 d’un père corse et d’une mère peule du Grand-Nord camerounais, cette infirmière de formation, spécialisée dans le traitement des maladies médicales, avait épousé Ahmadou Ahidjo en second noces en 1957. Des 22 années passées en tant que première dame du pays, les Camerounais retiendront une personnalité réservée et intelligente, dont la finesse a renforcé l’homme qui partageait sa vie.

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