[Tribune] La guerre du kilichi aura-t-elle lieu ?
Le Niger et le Cameroun tentent de s’attribuer la paternité de cette fameuse escalope de viande séchée popularisée par les Haoussas. Seule sa reconnaissance transnationale pourrait permettre de désamorcer la crise qui couve.
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Téguia Bogni
Chargé de recherche au Centre national d’éducation, au ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation du Cameroun.
Publié le 5 mai 2021 Lecture : 3 minutes.
Le kilichi est une très fine escalope de viande séchée, marinée, encore séchée et enfin grillée au feu de bois. Généralement fait à base de viande de bœuf, de chèvre, de dromadaire et d’une marinade composée de pâte d’arachide et d’épices, ce mets est une spécialité culinaire haoussa.
Les Haoussas sont un peuple d’Afrique centrale que l’on retrouve principalement au Nigeria et au Niger. Leurs qualités de grands commerçants se déplaçant sur de longues distances ont conduit, au long des siècles, à l’éparpillement d’importantes communautés au Cameroun, au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Soudan, au Togo, au Burkina Faso, au Gabon, au Bénin et au Ghana. Cette dispersion de part et d’autre de l’Afrique a fortement contribué à ériger le haoussa en l’une des langues les plus véhiculaires du continent, selon l’Atlas des peuples, édition 2018.
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