RDC – Affaire Gertler : doit-on faire confiance aux banques congolaises ?

Malgré le règne du dollar et du cash, les banquiers de Kinshasa affirment tout mettre en œuvre pour empêcher les flux illicites d’argent via leurs établissements.

Gombe, le quartier d’affaires de Kinshasa. © Bienvenu-Marie Bakumanya / AFP

Gombe, le quartier d’affaires de Kinshasa. © Bienvenu-Marie Bakumanya / AFP

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 19 avril 2021 Lecture : 8 minutes.

Le chef de l’État congolais à Addis-Abeba (ici en 2020), au siège de l’Union africaine, dont il assure la présidence depuis le 6 février 2021, pour un an.
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Le grand tournant de Tshisekedi

Mise en place de l’Union sacrée, assainissement de l’administration, lutte contre la corruption, rééquilibrages structurels, redéploiement économique… À mi-mandat, le président Félix Tshisekedi a toutes les cartes en main pour accélérer les nombreuses réformes dont le pays a besoin.

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« À chaque scandale, c’est tout le secteur bancaire de la RDC qui est éclaboussé, puisque nos partenaires, notamment nos banquiers correspondants à l’international, estiment que notre risque-pays s’accroit globalement », regrette le patron d’un établissement financier ayant son siège à Kinshasa.

C’est peu de dire que les banquiers congolais se seraient bien passés de l’affaire Afriland FirstBank, qui met à nouveau à mal la réputation de leur secteur, et complique leurs opérations en RDC et à l’international, ainsi que leurs relations avec les régulateurs. Un nouvel épisode qui vient après les affaires des 100 jours, impliquant RawBank, ou bien encore des « Lumumba papers », touchant BGFI, dans lesquelles les banques sont accusées d’avoir facilité des flux d’argents illicites.

Entre 2018 et 2020, bien que sous le coup de sanctions du trésor américain (Ofac) l’homme d’affaire israélien controversé Dan Gertler, proche de l’ex-président Joseph Kabila, aurait utilisé une série de prête-noms pour ouvrir des comptes chez Afriland FirstBank, y déposer plusieurs millions de dollars, puis fait des transferts dans le pays et à l’international, selon deux lanceurs d’alerte.

Lanceurs d’alerte condamnés à mort

Gradi Koko Lobanga et Navy Malela Mawani, respectivement anciens chef et adjoint de l’audit interne de la filiale congolaise du groupe camerounais Afriland, accusent leur direction générale d’avoir facilité ces transactions contrevenant aux obligations de conformité de leur établissement. Ces accusations ont été démenties vigoureusement par l’établissement bancaire.

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