Économie

[Série] Salématou Sako ne fait pas que Sakom (2/5)

Ces entrepreneurs guinéens qui carburent (2/5). La jeune « repat », cheffe d’entreprise dans la communication à Conakry, présente sur YouTube « Les Jeudis de l’entrepreneuriat », une émission qui tire le pays et la cause des femmes vers le haut.

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Mis à jour le 22 mai 2021 à 15:23

Salématou Sako, directrice associée de l’agence Sakom et secrétaire générale du Conseil national du patronat guinéen (CNPG). © PYSPIC

Directrice associée de l’agence Sakom et secrétaire générale du Conseil national du patronat guinéen (CNPG), à 36 ans, Salématou Sako fait partie de la génération des « repats », qui a vécu, étudié et travaillé à l’étranger avant de revenir se mettre au service de son pays.

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Née à Paris en 1984 d’une mère malienne, styliste à ses heures, et d’un père guinéen, malinké de Kankan, homme d’affaires dans le BTP, elle a grandi à Conakry, où elle a suivi une partie de sa scolarité au lycée français, avant de s’envoler en famille pour le Canada.

« Mes parents qui aimaient beaucoup voyager voulaient offrir à leurs enfants l’apprentissage de l’anglais, une éducation ouverte sur le monde et nous transmettre “le goût de l’autre”. »

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Dynamique et pressée d’accéder au marché du travail, elle décide, dès ses 16 ans, d’enchaîner les petits boulots (apprentie libraire, hôtesse, service clientèle dans les centres d’appels…). Parallèlement, elle suit des études de sciences politiques, obtient un certificat en tourisme et planification d’événements, puis trouve des postes de cadre dans le marketing au sein de différentes entreprises canadiennes, où elle apprend « la com » et les « public relations ».

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Une Guinée positive

De retour en Guinée en 2015, elle crée avec son frère, cadre commercial dans le secteur pétrolier, l’agence de communication Sakom. Objectif : « Œuvrer au développement de la Guinée ! À l’époque, on disait “Guinée-Ebola”. Or la Guinée, c’est tellement d’autres choses, notamment la culture. »

Dans un parfait « franglish », Salématou Sako organise alors des « mailing drink », des  »after-works » – « C’est comme si je parlais chinois, certains m’ont même demandé si je dirigeais une agence matrimoniale ! » – et elle se fait rapidement remarquer au plus haut niveau. On lui propose de travailler à la cellule de communication du gouvernement, puis de présenter le journal de campagne du président candidat Alpha Condé en 2015, avant de devenir cheffe de la cellule communication du ministère du Budget.

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Après cette parenthèse politique, Salématou Sako a repris son indépendance et profite d’un carnet d’adresses bien rempli pour organiser les événements des grandes comme des petites entreprises, afin d’améliorer leur image et de contribuer à montrer une Guinée positive.

En direct sur YouTube

Désormais Sakom couvre toute l’Afrique de l’Ouest, et « Salé », devenue vice-présidente du comité d’organisation du Salon des entrepreneurs (Saden), présente depuis 2018 une émission en direct sur YouTube : « Les Jeudis de l’entrepreneuriat ». La femme d’affaires y invite chaque semaine des acteurs du privé à communiquer sur leurs entreprises, toujours avec l’objectif de « tirer le pays vers le haut ».

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Pour le moment mise en stand-by à cause du Covid, l’émission devrait très prochainement reprendre et être diffusée sur une chaîne nationale. La cheffe d’entreprise compte faire plus de télévision. Mais pas seulement. Tout juste remariée et mère d’un petit garçon, elle veut aussi reprendre des études, écrire un livre et continuer d’œuvrer pour « l’empowerment » des femmes, dans les affaires comme dans la sphère publique.