Selon nos informations, la décision finale a été prise la veille, le 29 mars, lors d’une réunion restreinte au Palais présidentiel d’Abidjan entre Alassane Ouattara (ADO) et les ténors du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). La reconduction à la tête de l’Assemblée nationale d’Amadou Soumahoro a alors été actée.
Le décès brutal le 10 mars dernier d’Hamed Bakayoko, a pesé dans ce choix.
Certes Kuibiert Coulibaly, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) est originaire du Worodougou, comme l’était « Hambak ». Mais Patrick Achi, le nouveau Premier ministre est issu du Sud. Le chef de l’État n’a donc pas voulu priver le Worodougou d’un autre poste de chef d’institution. C’est pourquoi il a privilégié Amadou Soumahoro, député de la circonscription de Séguéla. Originaire du Sud et grand favori, Adama Bictogo s’est rangé à cette décision.
Le directeur exécutif du RHDP a alors accepté d’occuper un poste de vice-président, avec beaucoup d’influence. La Constitution de 2016 a supprimé le poste de premier vice-président : dans sa configuration actuelle, le futur bureau sera constitué de onze vice-présidents (sans hiérarchie entre eux), douze secrétaires, trois questeurs et six commissions permanentes.
Toujours selon cet accord, le chef de l’Assemblée accordera d’importantes délégations de pouvoir à Bictogo. Il a un mois pour proposer un nouveau bureau, après consultations avec les présidents des groupes parlementaires. Lors de sa réélection le 30 mars, Amadou Soumahoro est apparu très fatigué. Mamadou Diawara, le doyen d’âge du Parlement a téléphoné à Alassane Ouattara pour lui faire un compte-rendu de l’état de santé du chef du perchoir.