Guinée – Ibrahima Kassory Fofana : « Il est temps de dépasser les passions électorales »

Reconduit à la tête du gouvernement après la réélection d’Alpha Condé, le Premier ministre guinéen défend bec et ongles sa feuille de route. Et tend la main à l’opposition, qu’il doit rencontrer dans le cadre du dialogue national.

Le Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana, à la primature.

Le Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana, à la primature.

Publié le 9 mai 2021 Lecture : 6 minutes.

Sa reconduction à la tête du gouvernement était un secret de polichinelle. À 67 ans, cet économiste de formation, spécialiste du management de projets et d’ingénierie financière et sociale, est considéré comme un réformateur. Ancien ministre du Budget, puis des Finances de Lansana Conté, candidat malheureux à la présidentielle de 2010 (0,66 % des voix), il soutient Alpha Condé au second tour du scrutin, mais bascule un temps dans l’opposition, avant de se rapprocher à nouveau de la majorité et de devenir ministre d’État à la présidence chargé des Investissements et des Partenariats public-privé en 2014.

Nommé Premier ministre en mai 2018, alors que son mouvement politique, Guinée pour tous (GPT), s’était fondu dans le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-Ciel, au pouvoir), Ibrahima Kassory Fofana a porté à bout de bras le projet de révision de la loi fondamentale engagé en 2019.

Chargé des consultations en vue de l’organisation du référendum sur la Constitution, il sera impliqué tout au long de la campagne pour les scrutins référendaire et législatif de mars 2020, puis pour la présidentielle du 18 octobre. Un engagement qui explique en partie son maintien à la tête du gouvernement. 

Pourtant, Ibrahima Kassory Fofana l’assure : il ne compte pas rester éternellement à la primature. « J’ai un contrat de deux ans avec le président. Après ça, j’irai planter mes choux ailleurs », a-t-il déclaré après sa reconduction. Renouvelant sa loyauté au chef de l’État, il préfère cependant ne pas évoquer d’éventuelles ambitions présidentielles. D’autant qu’en ce début de quinquennat, il a fort à faire en tant que chef du gouvernement. Dans sa déclaration de politique générale du 7 avril dernier, approuvée par 108 députés sur 114, il a défendu la « résilience » de l’économie guinéenne et développé son programme social. Le Premier ministre sait que les attentes de la population sont à la hauteur des potentialités inexploitées de la Guinée, immenses, et que la majorité n’a pas le droit à l’erreur. À charge SCXW75527991 BCX0">pour lui de diriger le dialogue national. L’occasion de tendre la main à ses adversaires, au sortir d’une année électorale explosive. EBCX0" lang="FR-FR" xml:lang="FR-FR" data-contrast="auto">t le seul moyen, assure-t-il, de sortir le pays de l’extrême pauvreté. 

Jeune Afrique : Quelle est la priorité de votre nouveau gouvernement pour répondre aux demandes de développement de la population ?

Ibrahima Kassory Fofana : C’est d’arriver à sortir ce pays de l’extrême pauvreté à l’horizon de 2026. L’indice de pauvreté est passé de 54 à 48 en dix ans, mais nous devons aller plus loin. Pour développer le pays, nous avons besoin d’un climat de paix et d’institutions stables. Le tumulte des dernières années, les grèves récurrentes, les manifestations, tout cela a freiné son élan.

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