Officiellement, les grands travaux en prévision de l’investiture de Mohamed Bazoum, qui devrait se tenir le 2 avril prochain au centre de conférence Mahatma Gandhi de Niamey, ne sont pas encore lancés. Selon nos informations, les équipes de l’ancien ministre de l’Intérieur, déclaré vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale nationale indépendante, attendent encore un ultime feu vert : celui de la Cour constitutionnelle, devant laquelle l’opposition et Mahamane Ousmane ont déposé plusieurs recours le 8 mars.
Le climat autour de cette cérémonie sera en outre une nouvelle fois assombri par les conséquences du terrorisme islamiste, une attaque jihadiste ayant une nouvelle fois frappé la région de Tillabéry, frontalière du Mali, le 15 mars, faisant au moins 58 morts. Néanmoins, malgré le deuil national de trois jours ayant été décrété, la date du 2 avril est maintenue et les invitations sont prêtes à être envoyées dès que la décision de la Cour sera connue.
Contacts avec Alpha Condé
Plusieurs chefs d’État de la région sont attendus, mais Idriss Déby Itno (IDI) ne devrait pas en faire partie. Les deux hommes se connaissent bien et se sont rencontrés le 6 février à N’Djamena à l’occasion de l’investiture du Tchadien comme candidat à la présidentielle du 11 avril. Or IDI sera lui-même en campagne le 2 avril, selon nos sources.
Mohamed Bazoum espère en revanche la venue d’Alpha Condé. Le président guinéen, brouillé avec Mahamadou Issoufou au sujet de la polémique autour des troisièmes mandats, pourrait profiter de l’occasion pour normaliser ses relations avec Niamey. Des contacts ont été établis en ce sens entre Bazoum et Condé ces dernières semaines. La présence du chef de l’État burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, partenaire essentiel au sein du G5 Sahel, est également attendue.
Sur un plan moins diplomatique, plusieurs démarches ont déjà été effectuées par des communicants de l’ancienne équipe de campagne du candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), parmi lesquels l’agence française Image 7 d’Anne Méaux (qui s’occupe également de la communication de l’État nigérien). Plusieurs invitations ont également été envoyées à des personnalités de la presse internationale via Idrissa Waziri, le président de la section France du PNDS. Celui-ci est proche du Camerounais Louis Magloire Keumayou, président du Club de l’information africaine.
Un ministre à la manœuvre à Niamey
À Niamey, les préparatifs ont également commencé sous la direction de Mohamed Saidil Moctar. Ancien fonctionnaire de la Banque africaine de développement, ce dernier est aujourd’hui ministre conseiller spécial à la présidence de la République et directeur général de l’Agence nationale de l’économie des conférences, créée en 2020 par Mahamadou Issoufou afin d’organiser et de promouvoir les événements internationaux diplomatiques et économiques à Niamey.
Mohamed Saidil Moctar était déjà la manœuvre à l’occasion du sommet extraordinaire de l’Union africaine à Niamey en juillet 2019 puis lors des préparatifs du cinquantième anniversaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui devait se tenir au Niger en 2020 avant d’être annulé en raison de la pandémie mondiale de Covid-19. Selon nos informations, plusieurs réunions préparatoires ont déjà eu lieu et différentes commissions ont été mises en place pour plancher sur un programme en cours d’élaboration.