De Londres à Glasgow, il n’y a qu’un pas pour le gouvernement britannique. Puisque la deuxième édition du Sommet Royaume-Uni – Afrique sur l’investissement n’a pu se dérouler physiquement en janvier à Londres, la tentation pourrait être forte pour le cabinet britannique d’utiliser la COP26, organisée du 1er au 12 novembre prochain en terre écossaise, pour mesurer l’influence post-Brexit du pays, notamment en Afrique.
« C’est une tribune fantastique pour faire connaître son agenda en matière environnementale et économique », confirme un habitué de ces grands cénacles internationaux. Mais, à neuf mois de l’événement, Londres a fourni pour l’instant peu de précisions quant à ses priorités, souligne-t-il.
En ce qui concerne l’Afrique, le Royaume-Uni se contente d’annoncer son engagement auprès de ses partenaires sur le continent pour le développement des énergies renouvelables, en mettant à contribution l’expertise de ses entreprises reconnues dans la filière ainsi que les capitaux de la City.
Difficile union
« Dans ce domaine, le cabinet britannique compte en effet beaucoup sur le secteur privé », observe un économiste spécialiste des questions environnementales.
C’est particulièrement vrai dans le secteur des nouvelles technologies liées à l’environnement, identifié par le gouvernement britannique comme l’un des principaux atouts du pays, au même titre que ses secteurs financier ou énergétique, notamment en Afrique.
Mais Londres n’a pour l’instant pas réussi à mettre en place un agenda qui permettrait au rendez-vous de Glasgow de remplir son objectif affiché, à savoir « unifier le monde pour combattre le changement climatique ».
Réfractaires aux réglementations
La presse locale regrette que le Premier ministre « n’ait pas vu les gains politiques qu’il pouvait remporter en s’associant à Joe Biden, le nouveau président des États-Unis, pour fédérer la communauté internationale autour d’une feuille de route vers la transition énergétique ».
« Les Britanniques sont trop réfractaires aux réglementations, reprend notre expert de l’environnement. Surtout si elles obligent les entreprises à payer des pénalités quand elles ne respectent pas leurs objectifs environnementaux. »
Nommé au début de 2020 à la présidence de la COP26, Alok Sharma, ancien ministre d’origine bengalie des gouvernements May et Johnson, va donc avoir la lourde tâche de faire avancer les débats qui doivent déboucher sur l’application des résolutions prises lors de la COP21, à Paris, six ans plus tôt.
Et tracer le chemin qui mène à Glasgow, entre préservation du patrimoine écologique mondial et intérêts propres à son pays.