
Des manifestants font face aux forces de l'ordre, le 8 mars à Dakar. © Leo Correa/AP/SIPA
Coordonnateur de Y’en a marre, mouvement de la société civile qui compte parmi les acteurs de la contestation au Sénégal, Aliou Sané livre son analyse des évènements qui ont secoué le pays. Pour lui, l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko n’a été qu’une « étincelle ».
En 2011, ils avaient entraîné dans leur sillon des milliers de Sénégalais pour s’opposer à un troisième mandat du président Abdoulaye Wade. Depuis l’arrestation d’Ousmane Sonko, le 3 mars dernier – l’opposant, toujours visé par une plainte pour viol, a depuis été libéré et placé sous contrôle judiciaire –, Y’en a marre bat de nouveau le pavé et se positionne comme l’un des acteurs de la contestation. Les membres fondateurs du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) organisent la mobilisation aux côtés du leader du Pastef, de plusieurs partis d’opposition et de membres de la société civile.
Aliou Sané, coordonnateur du mouvement depuis 2019, revient pour Jeune Afrique sur l’embrasement qu’a connu le pays, son intensité et le rôle qu’entend jouer Y’en a marre dans la contestation.
Jeune Afrique : Qu’est-ce qui explique, selon vous, l’ampleur inédite des manifestations qui ont suivi l’incarcération d’Ousmane Sonko ?
Aliou Sané : L’affaire Ousmane Sonko n’a été qu’une étincelle et a suscité un sentiment d’injustice chez ses partisans, mais aussi chez des citoyens qui ne sont d’aucun bord, comme c’est le cas des membres de Y’en a marre. De nombreux Sénégalais craignent de voir leur pays se diriger vers une démocratie de façade, sans opposition. Mais les récents événements sont aussi l’expression du ras-le-bol d’une jeunesse enragée. Sous Macky Sall, l’espace civique a été extrêmement restreint, avec de nombreuses marches pacifiques interdites, des cadres d’expression supprimés.
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