Selon nos informations, le départ de Samy Badibanga s’inscrit dans une stratégie élaborée par Félix Tshisekedi qui prévoit, sauf changement de dernière minute, de l’envoyer au « gouvernement des guerriers », selon les propres termes du président. Le nouveau Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge doit en désigner les membres avant le 15 mars.
« Mission accomplie »
Bien que majoritaire, le chef de l’État vise à placer ses collaborateurs les plus fidèles dans un gouvernement qui devrait être dominé par des transfuges du Front commun pour le Congo (FCC). Badibanga estime également avoir « terminé sa mission. »
Il a en effet contribué à renverser la majorité au Sénat en faveur du chef de l’État Félix Tshisekedi, au détriment de son prédécesseur Joseph Kabila. Alexis Thambwe Mwamba, le président de la chambre haute, proche de l’ancien président, a en effet démissionné le 5 février après qu’une pétition a été signée par une soixantaine d’élus. Comme Bahati Lukwebo, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, le sénateur Guy Loando, Fortunat Biselele, Dany Banza, François Beya ou encore Kitenge Yesu, Badibanga aura joué un rôle déterminant dans la débâcle institutionnelle du FCC.
« Toutes les perspectives sont permises », a confié aux membres de son cabinet l’ex-Premier ministre de Kabila le jour de sa démission, ajoutant s’être « mis en réserve de la République. » Au gouvernement, il sera chargé, s’il est effectivement nommé, de pousser pour le compte de Tshisekedi, dont il est resté un proche ami, toutes les réformes voulues par ce dernier. Un rôle que remplit déjà Jean-Marc Kabund à l’Assemblée nationale.
Badibanga devrait être remplacé au Sénat par un parlementaire proche du président.