Rwanda-Burundi : retour sur les affrontements entre militaires à la frontière

Des soldats rwandais et burundais se sont affrontés, dimanche 28 février, à la frontière entre leurs deux pays. Si la tension est rapidement montée et que l’escarmouche a fait plusieurs blessés, les autorités des deux voisins sont parvenues à éviter l’escalade. Retour sur les évènements.

Des soldats burundais lors de la journée de l’Indépendance le 1 juillet 2016 à Bujumbura (illustration). © AFP

Des soldats burundais lors de la journée de l’Indépendance le 1 juillet 2016 à Bujumbura (illustration). © AFP

Publié le 5 mars 2021 Lecture : 2 minutes.

Alors que ces derniers mois avaient vu se succéder les premiers signes d’un début timide de normalisation des relations entre les deux voisins, l’incident qui s’est déroulé à la frontière entre le Burundi et le Rwanda, dimanche 28 février, n’a été officiellement commenté par les autorités d’aucun des deux pays.

À la poursuite des FDLR

Ce jour-là, des soldats rwandais ont mis le pied sur le territoire burundais, au niveau de la colline de Twinyoni, à la frontière.

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Les troupes rwandaises poursuivaient des hommes des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et du Front pour la libération nationale (FLN) établis dans la forêt naturelle de la Kibira, au Burundi, qui avaient mené, trois jours plus tôt, des attaques dans le sud-ouest du Rwanda. Les rebelles étaient passés par la colline Marura pour pénétrer dans la réserve naturelle rwandaise de Nyungwe, avant d’être aussitôt refoulés par les militaires rwandais.

C’est lorsqu’ils sont arrivés sur la colline de Twinyoni que ces derniers ont été la cible de tirs de la part de soldats burundais. Selon une source au sein de l’armée burundaise, s’en est suivi « un bref affrontement » entre les Rwandais et les hommes des 221e et 411e bataillons de l’armée burundaise. À Gitega, les autorités ont alors ordonné le déploiement des 60e et 61e bataillons, qui étaient positionnés à proximité, dans la province de Cibitoke, dans le nord-ouest du pays, où ils se préparaient à rejoindre l’Amisom, la mission onusienne en Somalie.

Comment l’escalade a été stoppée

Mais l’escalade a finalement été stoppée avant que l’incident ne dégénère en affrontement de plus grande ampleur. « Les chefs des services de renseignements des deux pays se sont parlé, ce qui a fait retomber la tension », assure notre source au sein de l’armée burundaise, qui fait état de six blessés côté burundais, tandis que le bilan côté rwandais n’est pas connu.

Les militaires rwandais se sont repliés vers leur pays, tandis que les troupes burundaises se sont à leur tour mises à poursuivre des rebelles des FDLR et du FLN. « Quelques rebelles ont été tués », assure le militaire burundais, sans souhaiter en dire davantage.

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Bien que courts dans le temps, ces affrontements interviennent alors que des échanges entre hauts gradés avaient eu lieu ces temps. Le colonel Ernest Musaba (Burundi) et le général Vincent Nyakarundi (Rwanda), se sont ainsi rencontré en août dernier, et, il y a trois semaines, dans la province de Cibitoke. Les autorités des deux pays n’ont pour le moment pas annoncé de nouvelles rencontres de ce type.

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