Reckya Madougou accusée de « terrorisme » : ce que la justice béninoise reproche à l’opposante

Reckya Madougou, dont la candidature pour la présidentielle du 11 avril avait été invalidée, a été arrêtée le 2 mars à l’issue d’un meeting à Porto-Novo. Elle est poursuivie pour « association de malfaiteurs et terrorisme ».

Reckya Madougou, dont la candidature à la présidentielle du 11 avril au Bénin a été invalidée, a été arrêtée le 3 mars 2021. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Reckya Madougou, dont la candidature à la présidentielle du 11 avril au Bénin a été invalidée, a été arrêtée le 3 mars 2021. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

MATTHIEU-MILLECAMP_2024

Publié le 4 mars 2021 Lecture : 5 minutes.

C’était leur premier meeting commun depuis l’invalidation de leurs candidatures respectives à la présidentielle. Mercredi soir, Reckya Madougou, du parti Les Démocrates, et Joël Aïvo, du Front pour la restauration de la démocratie (FRD), faisaient meeting commun dans la salle des fêtes de Tiwani, à Porto-Novo. Devant une foule de partisans, les orateurs se sont succédé pour répéter, sur différentes tonalités, le même message : malgré l’invalidation des candidatures de leurs champions par la Commission électorale nationale autonome (Cena), malgré la confirmation de cette annulation par la Cour suprême, les deux formations politiques seront bel et bien représentées lors du scrutin présidentiel.

« C’est clair dans l’esprit des Béninois que Patrice Talon ne se succèdera pas à lui-même, a lancé Joël Aïvo. Il n’y aura pas de violences, il n’y aura pas de morts, mais le problème, nous allons le régler. » Et d’insister : « L’élection présidentielle va se dérouler avec nous, ce n’est pas une élection privée ! »

Lorsque vient son tour de prendre le micro devant une banderole sur laquelle il est inscrit en grosses lettres « N’ayez pas peur », Reckya Madougou ne se montre pas moins combative. Pour elle non plus, l’affiche du premier tour de la présidentielle du 11 avril prochain, qui opposera Patrice Talon à deux candidats se réclamant de l’opposition, Alassane Soumanou, des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), et Corentin Kohoué, dissident des Démocrates, n’est pas acceptable.

Ils ont beau nous accuser de terrorisme, ils ont beau nous acculer par tous les moyens. L’élection aura lieu, et avec nous !

« Dans quelques semaines, le Front va provoquer l’alternance au sommet de l’État et restaurer les acquis démocratiques, lance-t-elle notamment. Ils ont beau monter des dossiers contre nous, ils ont beau nous accuser de terrorisme, ils ont beau nous acculer par tous les moyens, l’élection aura lieu, et avec nous ! »

« Association de malfaiteurs et terrorisme »

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