Assassinat de Hervé Gourdel : le principal accusé condamné à mort

Le guide français a été assassiné en septembre 2014, dans la région montagneuse de Tizi-Ouzou, par un groupe jihadiste affilié à l’État islamique.

Hervé Gourdel, un touriste et guide de montagne français de 55 ans, enlevé le 21 septembre alors qu’il faisait de la randonnée dans le parc national du Djurdjura en Algérie, à quelque 80 kilomètres au sud de Tizi Ouzou, et décapité trois jours plus tard. © FAROUK BATICHE/AFP

Hervé Gourdel, un touriste et guide de montagne français de 55 ans, enlevé le 21 septembre alors qu’il faisait de la randonnée dans le parc national du Djurdjura en Algérie, à quelque 80 kilomètres au sud de Tizi Ouzou, et décapité trois jours plus tard. © FAROUK BATICHE/AFP

Publié le 18 février 2021 Lecture : 2 minutes.

Le verdict est tombé dans la soirée : Abdelmalek Hamzaoui, l’un des ravisseurs du guide de montagne français Hervé Gourdel, a été condamné à mort le jeudi 18 février dans la soirée.

Après un premier report, le procès des accusés dans l’affaire de l’assassinat de Hervé Gourdel en 2014 s’est ouvert le 18 février au tribunal de première instance de Dar El Beïda, dans la banlieue d’Alger, en présence de la compagne de la victime Françoise Grandclaude, accompagnée de son frère. Le guide de montagne Hervé Gourdel, alors âgé de 55 ans, a été enlevé le 21 septembre 2014 lors d’une randonnée dans la région montagneuse de Tizi-Ouzou, avant d’être décapité par ses ravisseurs, des membres d’un groupuscule jihadiste lié à l’État islamique (EI) dénommé Jund al-Khilafa (« Les soldats du califat »), et qui ne serait plus actif aujourd’hui.

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D’abord prévue le 4 février, l’audience a été reportée à la demande de la défense, en raison de l’état de santé de Abdelmalek Hamzaoui, accusé d’être l’un des ravisseurs de Hervé Gourdel. Sept autres ravisseurs sont mis en cause, et jugés par contumace.

Arrivé au tribunal ce 18 février en chaise roulante, Abdelmalek Hamzaoui a de nouveau demandé le report du procès, invoquant des douleurs, sans succès. Il serait paralysé du membre supérieur gauche, après un accrochage avec l’armée.

« J’ai dit n’importe quoi »

Abdelmalek Hamzaoui a rejoint le maquis en 2008, et prétend avoir été contraint d’y rester six ans durant, les terroristes refusant de le laisser partir de crainte qu’il ne révèle l’emplacement de leur campement.

Il affirme s’être rendu aux autorités après avoir été blessé au cours d’un accrochage avec l’armée. Un certain Bilal, que le procureur présente comme un intermédiaire entre les services de sécurité et les terroristes désireux de rendre les armes, aurait été derrière sa reddition.

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Abdelmalek Hamzaoui a également prétendu, durant l’audience, que ni lui ni son groupe n’est responsable de l’enlèvement et de l’exécution de Hervé Gourdel. Il a également déclaré n’avoir ni responsabilité ni rôle actif au sein de son groupe. Il a pourtant livré, durant les interrogatoires, de nombreux détails sur les circonstances du rapt, ce que le procureur n’a pas manqué de lui faire remarquer. « J’ai dit n’importe quoi », rétorque Abdelmalek Hamzaoui.

Deux des accompagnateurs algériens de Hervé Gourdel, Karim Oukara et Oussama Dehendi, auditionnés également ce 18 février, affirment que Abdelmalek Hamzaoui faisait bien partie du groupe terroriste responsable du rapt.

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Peine de mort

Les cinq accompagnateurs du guide français sont également mis en cause pour non-dénonciation de crime. Ils ont eux été libérés peu après le rapt, et sont accusés d’avoir tardé à prévenir les autorités. Quatorze personnes sont poursuivies dans l’affaire : huit terroristes présumés jugés pour son enlèvement et sa décapitation et six autres personnes pour non-dénonciation de crime. Le procureur a réclamé la peine de mort pour Abdelmalek Hamzaoui et trois de prison ferme ainsi que 100 000 dinars (623 euros) d’amende pour les cinq accompagnateurs. Il a été entendu pour le cas d’Abdelmalek Hamzaoui. En revanche, les cinq accompagnateurs ont été acquittés.

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