Djibouti se passe très bien de DP World

Si Doraleh enregistre des performances tout à fait honorables en ces temps de pandémie, l’État djiboutien devra assainir le cadre juridique avant d’espérer attirer de nouveaux opérateurs privés.

Terminal à conteneurs de Doraleh, en février 2013. © Vincent Fournier/JA

Terminal à conteneurs de Doraleh, en février 2013. © Vincent Fournier/JA

Publié le 9 mars 2021 Lecture : 1 minute.

Port d’Abidjan © ISSOUF SANOGO / AFP
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Transport maritime : investissement, hausse des prix et piraterie, les nouveaux défis du secteur en Afrique

Alors que les différends entre États et concessionnaires se multiplient autour des ports, le secteur fait face à une envolée des prix à destination du continent.

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Avec un trafic en hausse de près de 30 % en 2020 à 1,1 million de conteneurs EVP, le port public de Djibouti réalise un taux de croissance rare dans la galaxie portuaire mondiale, très affaiblie par la pandémie.

Il peut se targuer du meilleur résultat en taux de croissance des ports africains, devant le champion Tanger Med. Contrairement à Douala, les autorités publiques ont réussi honorablement mais, pour autant, l’arrivée d’un opérateur privé reste, à terme, attendue à Djibouti. CMA CGM, comme d’autres, est intéressé, mais personne ne viendra tant que le cadre juridique n’aura pas été assaini.

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Stratégie de contournement

Or, depuis son éviction manu militari des infrastructures de Doraleh, début 2018, DP World a mené des actions judiciaires tous azimuts, gagnant tour à tour à Londres devant la Cour internationale d’arbitrage, ainsi qu’à Hong Kong devant la Haute Cour en contestant à China Merchants ses droits sur la zone franche de Djibouti.

Face à un État djiboutien qui refuse d’exécuter les décisions rendues, DP World tente une stratégie de contournement. Entre ses concessions de Berbera (Somaliland) et de Bosaso (Puntland), en passant par des projets de coopération à Massawa et Assab en Érythrée, le géant émirati veut permettre à l’Éthiopie d’éviter un passage obligé par Djibouti, un peu à la manière de la politique chinoise du collier de perles pour contourner l’Inde.

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