RDC : qui est Debora Kayembe, nouvelle rectrice d’Édimbourg, la troisième université la plus riche du Royaume-Uni ?

La quadragénaire née à Kinshasa est la première personnalité noire et la troisième femme depuis 1858 à occuper le prestigieux poste.

Debora Kayembe, rectrice de l’Université d’Édimbourg. © DR

Debora Kayembe, rectrice de l’Université d’Édimbourg. © DR

Publié le 14 février 2021 Lecture : 3 minutes.

Installée en Écosse depuis 2011, l’avocate spécialiste des droits de l’homme Debora Kayembe a été nommée début février rectrice de l’Université d’Édimbourg, l’une des plus prestigieuses du Royaume-Uni. Un poste qu’elle occupera à compter du 1er mars.

1 – Militante des droits de l’homme

C’est en République démocratique du Congo que Debora Kayembe Buba fourbit ses premières armes. Née à Kinshasa il y a 45 ans, elle est élevée par sa tante paternelle et par son oncle, médecin, au sein d’une famille aisée, très proche du pouvoir de Mobutu Sese Seko. Elle grandit dans le faste, préservée.

À 19 ans, elle découvre les inégalités sociales et les injustices en pénétrant dans les bidonvilles de Kinshasa, réalise que les enfants pauvres de son pays ne mangent pas à leur faim, se révolte.

Elle s’inscrit en droit à l’Université libre de Kinshasa et devient militante des droits de l’homme en rejoignant l’ONG Toges noires. Après un stage aux Nations unies, elle fait son barreau à Matadi dans la province du Bas-Congo et devient avocate spécialisée en droit international en 2000.

2- Forcée à l’exil

À son retour à Kinshasa en 2002, elle est recrutée par un cabinet d’affaires international et se rode aux problèmes de corruption rencontrés en RDC par les investisseurs étrangers.

Puis le président Joseph Kabila l’envoie, avec d’autres représentants de la société civile, en Afrique du Sud pour une mission en vue de la formation d’un gouvernement de transition, et la nomme conseillère spéciale auprès de la Commission des droits de l’homme.

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À ce titre, elle demande à conduire une enquête sur le massacre de Bunia dans l’Est du Congo, durant la guerre. Horrifiée par les témoignages recueillis et les preuves rassemblées faisant état de tueries, de tortures et de viols, elle s’apprête à remettre un rapport accablant pour le gouvernement de l’époque. Son nom circule. Des amis lui conseillent de quitter le pays au plus vite.

Bien s’informer, mieux décider

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