
Un centre de dépistage au Burundi, le 6 juillet 2020. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA
Avec seulement trois décès déclarés depuis le début de la pandémie, les autorités burundaises sont accusées de minimiser le bilan du Covid-19. Écarté du programme Covax pour l’accès à la vaccination, le Burundi est mis en cause pour sa gestion jugée catastrophique de la crise, alors que le virus gagne du terrain.
« Le gouvernement a semé ce qu’il a récolté. Il paye ses discours semant le doute sur son sérieux face à la pandémie », déplore Côme Konakuze, spécialiste burundais en épidémiologie tropicale, pas le moins du monde surpris par la mesure de l’Organisation mondiale de la santé. Le 3 février, l’OMS, en collaboration avec l’Alliance du vaccin (Gavi) annonçait la liste des pays bénéficaires du dispositif Covax, destiné à réserver une part des vaccins anti-Covid aux pays à revenu faible ou moyen. Alors que 47 États africains en font partie, le Burundi a de son côté été déclaré non éligible. En 2021, il ne recevra donc pas de vaccin dans ce cadre.
Une éviction aux allures de sanction suite aux discours de déni des autorités burundaises sur la pandémie. Fin décembre 2020, le président Évariste Ndayishimiye a ainsi déclaré que « le virus n’existe pas au Burundi. D’ailleurs, les autres viennent se faire soigner ici et préfèrent rester après leur guérison. Dieu nous protège ».
Inconstance
Comme un air de déjà-vu, alors que son prédécesseur, Pierre Nkurunziza, estimait que son pays était protégé par « la grâce divine ». Après son investiture, Évariste Ndayishimiye avait pourtant amorcé un virage spectaculaire au sujet du coronavirus. Alors que Nkurunziza niait l’existence du Covid-19, lui avait qualifié en juillet la pandémie de « plus grand ennemi des Burundais » et promis des opérations de dépistage suite à un don de plusieurs millions de dollars de la Banque mondiale.
Ceux qui disent que la situation est grave sont des ennemis de la Nation
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