Selon nos informations, cette décision, prise le 2 février lors d’une réunion extraordinaire des chefs d’État de la Cedeao, a provoqué le courroux d’Umaro Sissoco Embaló. Le président de la Guinée-Bissau ne faisait pas mystère de ses ambitions pour le poste.
Bataille diplomatique
Habitué des sorties peu diplomatiques – il n’avait pas hésité à malmener ses pairs lors d’une précédente visioconférence consacrée au coup d’État au Mali en août 2020 –, Embaló ne s’est pas gêné pour exprimer son mécontentement, pestant contre « le syndicat des chefs d’État » et estimant que la réélection de Nana Akufo-Addo allait à l’encontre des textes de l’organisation.
Toujours selon nos informations, cette décision est directement liée au successeur choisi pour prendre la relève de Félix Tshisekedi à la présidence de l’Union africaine (UA), fonction que ce successeur occupera pour un an à partir du 6 février. Réservé à un État membre de la Cedeao, ce poste a été confié à Macky Sall, au prix de négociations de dernière minute.
Vent de panique
Le Togo et le Sénégal s’étaient initialement positionnés, avant que Faure Essozimna Gnassingbé accepte de se retirer au profit de son homologue sénégalais. Ce choix devait être officialisé le 23 janvier à l’occasion de la 58e session ordinaire de la conférence des chefs d’État quand, quelques jours avant, Nana Akufo-Addo a fait part de son intention d’être lui aussi candidat à la tête de l’UA.
L’ambition du président ghanéen, tout juste réélu pour un nouveau mandat à la tête de son pays, a provoqué un vent de panique au sein de la Cedeao. Irrité, Macky Sall a estimé qu’il s’agissait d’un « geste inamical » à son égard. Un compromis a finalement été trouvé à l’issue d’une médiation menée par Alassane Ouattara. Le président ivoirien a proposé à Akufo-Addo d’effectuer un second mandat à la tête de la Cedeao en échange du retrait de sa candidature à l’UA.