Islam de France : bras de fer entre Chems-Eddine Hafiz et Mohammed Moussaoui

Deux hommes, deux visions, une même mission. Le recteur de la grande mosquée de Paris et le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) se sont livrés à un bras de fer, alors qu’ils sont chargés de travailler ensemble dans le cadre de la loi contre les séparatismes.

Chems Eddine Hafiz, recteur de la mosquée de Paris, et Mohammed Moussaoui, président du Conseil francais du culte musulman (CFCM) . © Eric TSCHAEN/REA ; LUDOVIC/REA

Chems Eddine Hafiz, recteur de la mosquée de Paris, et Mohammed Moussaoui, président du Conseil francais du culte musulman (CFCM) . © Eric TSCHAEN/REA ; LUDOVIC/REA

Publié le 22 janvier 2021 Lecture : 4 minutes.

L’un est un discret mathématicien franco-marocain l’autre un avocat franco-algérien ayant compté le front Polisario parmi ses clients. Ces deux hommes que tout oppose – les idées, comme la méthode – doivent s’entendre pour mener à bien le délicat chantier de la réforme des institutions musulmanes en France.

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et Chems-Eddine Hafiz, son vice-président et recteur de la grande mosquée de Paris (GMP), planchent, depuis novembre 2020 sur l’adoption d’une charte des principes pour l’islam de France et la création d’un Conseil national des imams (CNI). Le projet a été directement commandé au CFCM par le président Emmanuel Macron, dans son discours contre les séparatismes prononcé le 2 octobre. Il vise à certifier la formation d’imams made in France, pour assurer leur conformité avec les valeurs de la République et mettre fin à l’importation d’imams formés à l’étranger.

Mais la collaboration entre Chems-Eddine Hafiz et Mohammed Moussaoui est parsemée d’embûches, les tensions entre les deux hommes étant à peine voilées. Dernier coup d’éclat en date, un communiqué lâché par le recteur de la GMP le 28 décembre 2020. Il y annonçait se retirer brusquement des discussions concernant les projets de charte, et du CNI.

Le Franco-Algérien de 66 ans justifie ce départ par l’influence d’une « composante islamiste agissante au sein du CFCM ». Sans préciser à laquelle des neuf fédérations du CFCM il fait allusion. Une quinzaine de jours plus tard, après avoir repoussé son intervention deux fois pour des raisons de santé, Mohammed Moussaoui devra expliquer, seul, la situation devant la commission de l’Assemblée nationale.

« Jeter l’opprobre sur l’ensemble des composantes du CFCM »

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