Les populations du petit village de Mautu, dans l’arrondissement de Muyuka, sortent progressivement de leur torpeur. Dimanche 10 janvier, un raid armé déferlait dans cette localité jouxtant la capitale régionale du Sud-Ouest anglophone, Buea, faisant au moins neuf morts et plusieurs blessés.
Devenues virales, des images non authentifiées de l’attaque montrent, étalés sur le sol, des corps sans vie jonchés d’impacts de balles. L’attaque ne cesse de susciter indignation et interrogations, les auteurs et mobiles de cette tuerie étant au cœur d’une vive polémique.
Cinq jours après les faits, les détails des évènements, abondamment condamnés par la communauté nationale et internationale, commencent à faire surface. Les témoignages des survivants de Mautu attribuent le massacre à une incursion des forces de défense camerounaises. Alors qu’ils s’étaient réfugiés dans les champs environnants en raison des échanges de balles, ces rescapés dénoncent aujourd’hui le meurtre de civils.