La pandémie de Covid-19 et l’émergence du conflit dans le Tigré ont fait reculer l’espoir d’une libéralisation rapide du marché des télécoms en Éthiopie.
La multinationale britannique des télécoms, Vodafone, qui a constitué un conglomérat avec ses filiales Vodacom et Safaricom (Global Partnership for Ethiopia) afin de décrocher l’une des deux futures licences privées, est cependant parvenue début décembre à convaincre The United States International Development Finance Corporation (DFC), l’institution américaine de développement, de lui accorder un prêt « pouvant atteindre près de de 500 millions de dollars » pour ce projet.
Un prêt conditionné
« La DFC va fournir un financement par emprunt jusqu’à 500 millions de dollars si le consortium remporte effectivement l’appel d’offres. Il s’agit d’un processus normal pour les soumissionnaires qui souhaitent obtenir un financement conditionnel et cela ne signifie pas qu’ils remporteront l’appel d’offres », précise Brook Taye, conseiller principal du ministre des Finances et du Développement économique éthiopien à Jeune Afrique.
Si elle est octroyée complètement, cette somme serait équivalente à la moitié de l’investissement nécessaire pour l’acquisition d’une licence, dont le prix est estimé à plus d’un milliard de dollars.
Le prêt « financera la conception, le développement et l’exploitation d’un nouveau fournisseur de réseau mobile privé et l’acquisition d’une licence de fournisseur de réseau mobile », explique l’institution américaine dans un texte daté du 10 décembre.
Un candidat sérieux
Dans sa quête de fonds pour entrer sur un marché de 110 millions d’habitants, Safaricom, qui possède une participation de 51 % dans Global Partnership for Ethiopia, a également indiqué qu’il était prêt à s’endetter également pour poursuivre ce projet.
Le conglomérat Global Partnership for Ethiopia dispose en tout cas d’une force de frappe financière et technique suffisante pour en faire un favori.
De son côté, la DFC a souligné que son investissement est un financement à long terme assorti de conditions favorables liées au prêt (dont la maturité est comprise entre 5 et 25 ans).
Un processus long
Initialement prévue pour mars 2020, la libéralisation du marché des télécommunications en Éthiopie a été repoussée à plusieurs reprises. Selon plusieurs sources, ce projet devrait voir le jour avant les prochaines élections générales, elles-mêmes repoussées sine die en mars 2020, après l’émergence de la pandémie de Covid-19 et avant l’irruption du conflit armé dans le Tigré.
Fin novembre, l’Autorité éthiopienne des communications a néanmoins précisé que les candidatures officielles à l’achat d’une licence télécoms devront être déposées d’ici le 5 mars 2021.
Au total, douze groupes ont été autorisés à participer au processus de candidature. Parmi eux : le groupe émirati Etisalat, le conglomérat diversifié malgache Axian, les opérateurs sud-africains MTN et Telkom SA, le groupe français Orange, Saudi Telecom Company (stc) et le spécialiste zimbabwéen des infrastructures de réseau Liquid Telecom.