[Série] Quand Khalifa finançait le lobbying de Bouteflika à Washington (3/3)

En mal de relais auprès de l’administration Bush, l’ancien président algérien avait chargé le golden boy de financer une opération de lobbying dans la capitale américaine. Sans résultat tangible.

Le business Rafik Khalifa saluant le président algérien Abdelaziz Bouteflika. © NEW PRESS/SIPA

Le business Rafik Khalifa saluant le président algérien Abdelaziz Bouteflika. © NEW PRESS/SIPA

FARID-ALILAT_2024

Publié le 2 décembre 2020 Lecture : 3 minutes.

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[Série] Rafik Khalifa ou la déchéance d’un golden boy algérien

Le sulfureux homme d’affaires Rafik Khalifa a été condamné le 15 novembre à dix-huit ans de prison. Retour sur un destin hors du commun, des soirées people de Cannes à la prison d’El Harrach, l’un des établissements pénitentiaires les plus célèbres d’Algérie.

Sommaire

Cette année 2002 est une année bénie pour Rafik Khalifa. Depuis qu’il s’est lancé en 1998 dans la banque privée, rien ne résiste à cet homme qui s’est d’abord fait une petite fortune dans la pharmacie avant que son appétit ne devienne féroce. Finances, transport aérien, travaux publics, son groupe brasse des dollars à la pelle.

Surtout, ce trentenaire plutôt effacé et introverti est devenu à 36 ans une personnalité très en vue dans le monde des affaires et la politique. Ministres, patrons de presse, députés, artistes… défilent dans son bureau pour des prêts bancaires, des cartes de crédit, des logements ou des billets d’avion gratuits sur les lignes de sa compagnie aérienne Khalifa Airways.

Tapis rouge

Rafik Khalifa — qui avait signé en juin 2001 un contrat de sponsoring de quatre ans avec l’Olympique de Marseille pour 2,7 millions d’euros — est l’homme qu’il faut connaître à Alger en 2002. Sa notoriété est telle que le président algérien lui déroule le tapis rouge.

Ses relations avec Saïd Bouteflika, conseiller spécial à la présidence sont encore plus étroites. C’est d’ailleurs Saïd qui a insisté pour que Khalifa Airways ouvre une ligne Alger-Dubaï, destination très prisée par la famille présidentielle qui a droit à 4 sièges en première classe sur ce vol.

Financer une opération de lobbying en Amérique était l’occasion pour Khalifa de renforcer son entregent dans les rouages de l’État

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