[Série] Rafik Khalifa : des milliards à la prison d’El Harrach, la déchéance d’un golden boy algérien

Le sulfureux homme d’affaires Rafik Khalifa a été condamné le 15 novembre à dix-huit ans de prison. Retour sur un destin hors du commun, des soirées people de Cannes à l’une des prisons les plus célèbres d’Algérie.

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Publié le 30 novembre 2020 Lecture : 2 minutes.

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[Série] Rafik Khalifa ou la déchéance d’un golden boy algérien

Le sulfureux homme d’affaires Rafik Khalifa a été condamné le 15 novembre à dix-huit ans de prison. Retour sur un destin hors du commun, des soirées people de Cannes à la prison d’El Harrach, l’un des établissements pénitentiaires les plus célèbres d’Algérie.

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Dans la cellule qu’il occupe seul à la prison d’El-Harrach depuis décembre 2013, après son extradition de Londres, Rafik Abdelmoumen Khalifa a tout le temps de méditer sur son parcours, qui l’a conduit dans ce pénitencier où croupissent aujourd’hui anciens ministres et hommes d’affaires passés comme lui de la fortune à la chute.

Jugé en appel par le tribunal de Blida dans le cadre de l’affaire Khalifa Bank, du nom de la banque qu’il possédait au début des années 1990, cet ancien milliardaire a été condamné dimanche 15 novembre à dix-huit ans de prison.

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En 2007, il avait déjà été condamné en première instance à la même peine par le même tribunal. À l’époque, Rafik Khalifa était incarcéré à Londres, il s’était réfugié en 2003, au moment de la chute de son empire. Sous réserve d’autres condamnations dans des affaires n’ayant pas encore fait l’objet de jugement, l’ancien golden boy pourrait retrouver la liberté au plus tard en 2025.

Un symbole d’audace

D’ici là, il aura le temps de faire et de refaire le film d’une carrière où argent, business, gloire, vie dorée, disgrâce, ruine et prison s’enchevêtrent et constituent un destin atypique, pour ne pas dire hors de commun.

Au début des années 2000, Rafik Khalifa n’a pas encore 40 ans qu’il est déjà à la tête d’un groupe dont les activités s’étendent de la banque aux médias, en passant par le transport aérien, la pharmacie, le BTP et le sponsoring. Premier groupé privé en Algérie, Khalifa pèse alors 3 milliards de dollars.

Fils d’un membre de la nomenklatura et ancien ministre, Rafik est un symbole de réussite, d’entrepreneuriat et d’audace dans une Algérie qui se veut nouvelle après une décennie noire qui a fait près de 100 000 morts.

En fait de success-story, Khalifa incarne plutôt les relations incestueuses entre politique et monde du business

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Las ! Corruption, passe-droits et blanchiment d’argent…, en fait de success-story, Rafik Khalifa incarne plutôt les relations incestueuses entre politique et monde du business.

L’histoire de celui qui est aujourd’hui quinquagénaire est emblématique de l’ère Bouteflika (1999-2019), durant laquelle des fortunes colossales se sont constituées dans l’entourage de l’ex-président. Avant, donc, la chute.

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De l’escroquerie des fausses usines de dessalement au deal de lobbying avec Bouteflika en passant par le scandale de sa résidence de Cannes, en France, JA revient sur trois épisodes particulièrement représentatifs des méthodes de l’ancien golden boy.

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