RDC : la chute de « Sheka », l’ex-chef de guerre condamné à la perpétuité

Ntabo Ntaberi, alias « Sheka », a été condamné à la prison à perpétuité par une cour militaire de Goma. Un verdict très attendu contre cet ancien chef du NDC, une milice devenue l’un des principaux groupes armés dans l’est de la RDC.

Ntabo Ntaberi, alias « Sheka », lors d’un meeting à Walikale, dans le Nord-Kivu, en novembre 2011. © AFP

Ntabo Ntaberi, alias « Sheka », lors d’un meeting à Walikale, dans le Nord-Kivu, en novembre 2011. © AFP

ROMAIN-GRAS_2024

Publié le 24 novembre 2020 Lecture : 4 minutes.

C’est à l’issue d’un verdict fleuve – à l’image d’un procès qui s’est étiré sur deux longues années – que l’ancien chef de guerre Ntabo Ntaberi, alias « Sheka », a été condamné à la prison à perpétuité pour « meurtre, viol, esclavage sexuel, pillage et enrôlement d’enfants de moins de 15 ans » par une cour militaire de Goma.

« Sheka » est le fondateur du Nduma Defence of Congo (NDC), un groupe armé formé dans la province du Nord-Kivu en 2008 et dont une branche dissidente, le NDC-Rénové (NDC-R), est aujourd’hui l’une des principales factions actives dans cette région de l’est de la RDC. Il comparaissait aux côtés de trois co-accusés : Séraphin Nzitonda, surnommé « Lionceau », ancien commandant des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), a été condamné à la prison à perpétuité pour crime contre l’humanité, tandis que Jean-Claude Lukambo, dit « Kamutoto », a écopé d’une peine de 15 ans de prison pour insurrection et meurtre. Le quatrième homme présent sur le banc des accusés, un infirmier, a pour sa part été acquitté.

Un « pas important »

Réagissant à ce verdict, Human Rights Watch a salué « un pas important dans la lutte contre l’impunité ». La patronne de la Monusco, Leïla Zerrougui, a de son côté évoqué « une immense source d’espoir pour les nombreuses victimes des conflits en RDC ». La mission onusienne, aux côtés de plusieurs ONG, avait notamment fourni une aide à la justice militaire congolaise dans cette affaire.

Les crimes commis entre 2010 et 2014 par les prévenus ont été largement documentés avant et pendant le procès. Dans un rapport d’enquête publié en juillet 2011, l’ONU affirmait notamment que « du 30 juillet au 2 août 2010, la milice de Sheka […] ainsi que deux autres groupes armés ont violé au moins 387 femmes, hommes, filles et garçons dans 13 villages situés le long de la route reliant les localités de Kibua et Mpofi, dans le territoire de Walikale ».

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Contenus partenaires