
Roch Marc Christian Kaboré, lors de son premier meeting, à Bobo Dioulasso. © Sophie Garcia / Hans Lucas
Roch Marc Christian Kaboré est arrivé en tête du scrutin présidentiel, avec 57,87%, devant Eddie Komboïgo (15,48%) et Zéphirin Diabré (12,46%), selon les résultats provisoires délivrés par la Commission électorale nationale indépendante.
Roch Marc Christian Kaboré visait le « coup KO ». C’est donc chose faite. Le président burkinabè, qui se présentait pour ce scrutin à un second mandat présidentiel, a obtenu 57,87% des suffrages exprimés, selon les résultats provisoires communiqués par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), a recueilli 12,46%.
Eddie Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), obtient 15,48%.
Kadré Désiré Ouédraogo (« Agir ensemble »), obtient 3,36%, Tahirou Barry (Mouvement pour le changement et la renaissance) a recueilli 2,19% des suffrages et Ablassé Ouédraogo (Faso Autrement) 1,80%.
Viennent ensuite Gilbert Noël Ouédraogo, de l’Alliance pour la démocratie et la fédération – Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA), qui a obtenu 1,55% des voix ; Yacouba Isaac Zida, du Mouvement patriotique pour le Salut (MPS), qui a obtenu 1,52% ; et Abdoulaye Soma, avec 1,41%. Les autres candidats n’ont pas dépassé la barre des 1%.
Le taux de participation pour ce scrutin a été de 50,79%.
Les résultats des législatives, eux, n’ont pour le moment pas été communiqués. La Ceni a en théorie une semaine pour le faire, à compter du jour du scrutin.
Ces résultats provisoires, qui doivent encore être confirmés pas la Cour constitutionnelle, ont été proclamés ce jeudi 26 novembre, à l’issue d’une semaine qui aura vu les tensions s’accentuer au fil de l’annonce des résultats, délivrés au compte-goutte. Démarré dès le lundi 23, au lendemain du scrutin présidentielle et des législatives, la proclamation des résultats commune par commune a été un temps suspendue après les critiques portées par l’opposition sur le mode de décompte.
Contexte sécuritaire
Les candidats de l’opposition signataires d’un accord politique par lequel ils s’engagent à soutenir le mieux placé d’entre eux dans l’éventualité d’un second tour, ont émis des doutes sur la crédibilité et la sincérité des résultats dès le jour du vote. Le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, avait notamment évoqué des « achats de conscience et de cartes d’électeurs » et une « modification à la dernière minute de la cartographie électorale ».
« Aucun cas n’a été signalé au niveau de nos structures », lui avait pour répondu, dès dimanche, Newton Ahmed Barry, le président de la Ceni.
La Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (Codel), qui avait déployé près de 4 000 observateurs sur le terrain, avait pour sa part noté que « de manière générale, malgré quelques difficultés observées çà et là, la majorité des bureaux de vote ont ouvert à l’heure et fonctionné normalement ».
Le double scrutin – la présidentielle et les législatives – s’est déroulé dans un contexte sécuritaire tendu. Dans les zones les plus frappées ces derniers mois par les attaques, situées majoritairement dans les régions du nord et de l’est, 1 318 bureaux – sur les 21 154 au niveau national – qui n’ont pas pu ouvrir. Au total, 6 % du corps électoral n’a pas pu se rendre aux urnes en raison de la menace terroriste.
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