Pas question de baisser la garde. Sûr de son bon droit, le gouvernement central éthiopien a donc choisi la manière forte, le 4 novembre, pour réprimer les attaques menées par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) contre l’armée fédérale.
Désormais encerclées depuis la chute de la ville d’Humera, à la frontière avec le Soudan, les troupes du TPLF semblent perdre du terrain face aux renforts envoyés au Nord par le Premier ministre, Abiy Ahmed. Au point de jouer leur va-tout, en tentant d’entraîner l’Érythrée voisine dans une guerre interne à l’Éthiopie ?
C’est l’avis d’Henok Teferra Shawl, l’ambassadeur d’Éthiopie à Paris, qui estime que la fédération éthiopienne sortira renforcée de ce conflit. Covid-19 oblige, c’est par téléphone que ce dernier a répondu aux questions de Jeune Afrique le 16 novembre. L’occasion de découvrir la lecture officielle que le gouvernement éthiopien fait de cette crise, alors que la parole des autorités est devenue ces derniers jours aussi rare que les informations vérifiées et vérifiables en provenance du front.
Jeune Afrique : L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo vient d’annoncer qu’il allait mener une mission de médiation entre l’Éthiopie et le Tigré. Pensez-vous qu’elle a davantage de chance de réussir que celles tentées ces derniers jours par l’ONU ou l’UA, et qui se sont heurtées à une fin de non-recevoir du Premier ministre, Abiy Ahmed ?
Henok Teferra Shawl : Je ne suis pas au courant de cette médiation, mais je lui souhaite bonne chance. Quant à la prétendue intransigeance du Premier ministre, que pouvait-il faire d’autre ? Les troupes fédérales sont lâchement attaquées, certaines surprises pendant leur sommeil. Et en tant que chef des armées, il aurait du accepter d’ouvrir les négociations ?
Le TPLF s’est toujours dit prêt à discuter…