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L’or demeure une valeur refuge par temps de crise. © Xiaobing Wu/Flickr/Licence CC

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La ruée vers l’or africain

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Économie

Ruée vers l’or africain (2/5) : au Soudan, l’impossible adieu au système « el-Béchir »

Si l’actuel Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, est déterminé à formaliser le commerce de l’or, il est confronté à un puissant éventail d’intérêts commerciaux et politiques qui préfèrent le statu quo.

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Mis à jour le 15 mars 2021 à 11:23

Bijouterie à Khartoum, Soudan © Yasuyoshi CHIBA / AFP

Selon le ministre soudanais des Mines, Adil Ali Ibrahim, le Soudan a produit en 2018 environ 93 tonnes d’or, ce qui le classe au troisième rang des producteurs, après le Ghana et l’Afrique du Sud. Mais, comme pour la RDC, retracer le parcours du métal précieux s’avère compliqué.

Entre 2014 et 2018, le Soudan a officiellement exporté de l’or pour une valeur de 8,6 milliards de dollars, mais ses principaux partenaires commerciaux ont enregistré des importations d’or soudanais pour une valeur de 12,7 milliards de dollars. Cet écart de 4,1 milliards de dollars est très probablement dû à la contrebande et représente une perte de revenus de plus de 550 millions de dollars pour l’État au cours de cette période.

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Seigneurs de guerre

Sous le régime du président Omar el-Béchir, de nombreux mineurs artisanaux traitaient avec des seigneurs de guerre ou des fonctionnaires corrompus, ce qui leur évitait notamment de payer des taxes et des redevances locales.