Politique

OIF : les coulisses de la rupture entre Louise Mushikiwabo et l’administratrice Catherine Cano 

L’administratrice de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) Catherine Cano a démissionné par surprise, depuis son Canada natal. Voici pourquoi.

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Mis à jour le 27 octobre 2020 à 10:28

Louise Mushikiwabo, en mars 2020 à Paris. © Vincent Fournier/JA

Selon le communiqué officiel publié le 21 octobre, la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, a accepté cette démission, qui lui a été signifiée par courriel, en raison de « désaccords persistants » sur les méthodes de travail de sa collaboratrice.

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Mais en coulisses, au sein de l’institution, on reproche à l’administratrice Catherine Cano un « abandon de poste », la Canadienne, normalement basée à Paris, ayant envoyé le 18 octobre sa lettre de démission depuis le Canada, où elle séjournait depuis une quinzaine de jours.

Rapports dégradés

Selon nos informations, cette ancienne cadre de Radio Canada, qui quitte ses fonctions à deux mois de la clôture de l’année budgétaire et à quelques semaines de la Conférence ministérielle de la francophonie, n’a pas prévenu ses équipes de sa décision.

Si ses compétences ne sont pas contestées, ses rapports avec ses collaborateurs – parmi lesquels plusieurs cas de « burn out » ont été signalés – se seraient néanmoins dégradés. L’entourage de la secrétaire générale cite par exemple des changements incessants d’agenda ou encore des notes commandées en prélude à des réunions improvisées la veille pour le lendemain.

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À terme, la séparation entre l’OIF et Catherine Cano pourrait déboucher sur un contentieux social, cette dernière ayant constitué un avocat. Elle souhaite en effet demander un dédommagement pour « préjudice moral » – d’un montant non encore spécifié – en plus de l’indemnité de cessation de service à laquelle elle n’entend pas renoncer.

Un successeur canadien ?

En attendant de lui trouver un successeur, Louise Mushikiwabo a chargé le chef de bureau de Catherine Cano, Hervé Barraquand, d’assurer la continuité du service. Après le départ de l’ancienne secrétaire générale, la Canadienne Michaëlle Jean, il avait été convenu qu’une autre personne de cette même nationalité soit nommée au poste d’administratrice.

Il n’est donc pas exclu que Nicolas Simard reprenne du service. L’actuel ambassadeur du Canada en RDC arrivera en effet bientôt en fin de séjour. Il a officié à l’OIF entre 2014 et 2017 au poste de directeur de la planification et de l’évaluation, avant de passer chef de bureau de l’administrateur d’alors, le Malien Adama Ouane.