RDC – Leïla Zerrougui : « Nous partirons lorsque nous serons sûrs de ne pas revenir »

Alors que l’ONU débat des contours du futur mandat de la Monusco, dont le départ de RDC se précise, Leïla Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC, a répondu aux questions de Jeune Afrique.

Leila Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, à Kinshasa, en décembre 2018. © John Wessels pour JA

Leila Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, à Kinshasa, en décembre 2018. © John Wessels pour JA

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Publié le 13 octobre 2020 Lecture : 7 minutes.

S’interroger sur l’avenir de la Monusco est presque devenu une habitude dans les couloirs du QG de Kinshasa. Tous les ans, ce sont les mêmes questions qui se posent : quels seront les contours du futur mandat de la mission des Nations unies, 21 ans après son arrivée au Congo sous le nom de Monuc, et quand devra-t-elle définitivement plier bagages ?

Il y a un an, la revue stratégique conduite par Youssef Mahmoud a plaidé pour un retrait d’ici à trois ans, et dans un contexte de réduction des effectifs et du budget, l’avenir de la mission, longtemps l’un des plus coûteuses de l’ONU, s’écrit en pointillé.

Après avoir essuyé les critiques du régime de Joseph Kabila, qui réclamait son départ, la Monusco a pourtant trouvé un léger répit avec l’élection, en décembre 2018, de Félix Tshisekedi. En septembre, à la tribune de l’ONU, le président congolais a plaidé pour l’allocation de moyens supplémentaires afin que la Monusco « continue à remplir avec efficacité son mandat ».

Mais sur le terrain, la collaboration avec les forces armées congolaises reste difficile, et les critiques d’une population confrontée à un cycle ininterrompu de violences en dépit de la présence des casques bleus restent nombreuses.

Alors que la question du renouvellement du mandat de la Monusco est au centre des discussions, la diplomate algérienne Leïla Zerrougui, qui dirige la mission depuis janvier 2018, a répondu aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Devant l’ONU, le président Tshisekedi a fait le vœu d’une coopération accrue entre la Monusco et les forces armées congolaises [FARDC]. Pourquoi celle-ci n’a-t-elle pour l’instant que peu d’effets, notamment face aux Allied Democratic Forces [ADF] ?

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Leïla Zerrougui : La coopération entre les FARDC et nos soldats existe et nous travaillons actuellement sur une stratégie conjointe. Mais on ne peut pas coopérer si l’on n’est pas informé de la planification des opérations, si l’on n’est pas sûr qu’il n’y aura ni dommages collatéraux ni violations [des droits de l’Homme]. Parfois, cela crée des incompréhensions et des frustrations. C’est comme cela entre tous les partenaires du monde.

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