Le Maghreb, terrain de chasse des princes du Golfe

Avec l’arrivée des températures plus clémentes, les émirs du Golfe commencent à préparer leurs bagages. Direction le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. L’objet de leurs convoitises : le gibier des grandes étendues nord-africaines.

La fauconnerie compte parmi les activités préférées des émirs du Golfe. Falconry in the desert of Dubai. UAE
© Siqui Sanchez/GettyImages

La fauconnerie compte parmi les activités préférées des émirs du Golfe. Falconry in the desert of Dubai. UAE © Siqui Sanchez/GettyImages

fahhd iraqi

Publié le 8 octobre 2020 Lecture : 10 minutes.

Bouarfa, Tata, Missour, Guelmim… des bourgades loin des cartes postales du Maroc touristique. Pourtant, elles connaissent un tourisme d’un autre genre, quasi-confidentiel. Souvent les habitants de ces petites villes voient défiler des visiteurs en provenance des pays du Golfe. « Ce sont des riches hommes d’affaires, voire des émirs. Ils arrivent avec de grands 4×4, installent des bivouacs de luxe pour quelques jours durant lesquels ils s’adonnent à la chasse à l’outarde », raconte un habitant de Tata (à 450 kilomètres de Marrakech).

« En 2014, le petit aéroport de Bouarfa a été transformé en pavillon d’honneur avec la présence d’un ministre et du wali de la région, venus accueillir en grande pompe le défunt émir du Koweït, venu chasser dans la région », se souvient un ancien fonctionnaire de cette ville à la frontière algérienne (à 270 kilomètres d’Oujda).

Arsenal de chasse

Feu Ahmed Jaber Al-Sabah n’est pas la seule tête couronnée des monarchies pétrolières du Golfe à avoir posé son arsenal de chasse au royaume. L’ancien émir du Qatar et père de l’actuel souverain Hamad Ben Khalifa Al Thani était aussi un habitué des lieux et s’est même vu offrir, en 2011, une réserve de chasse s’étendant sur une superficie de 45 000 hectares, non loin de la ville de Guelmim (à 200 kilomètres d’Agadir). Mohammed Ben Rachid Al Maktoum, l’émir de Dubaï, est lui aussi fan des regs marocains, où il lâche fréquemment ses faucons. Il a même lancé au Maroc, un projet d’élevage d’envergure dans le bassin du Guir.

La chasse à l’outarde, devenue intensive dès le début des années 1970, a fini par conduire à la raréfaction de cette espèce protégée

La chasse à l’outarde, devenue intensive dès le début des années 1970, a ainsi fini par conduire à la raréfaction de cette espèce protégée. Le Maroc a néanmoins rattrapé le coup en concluant en une convention avec les Émirats arabes unis pour la création d’espaces de préservation dédiés à cette espèce d’oiseau vulnérable.

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