Au Sénégal, ce qu’il faut retenir du plan de relance de Macky Sall

Adopté ce 29 septembre, le plan de relance nécessite 22,4 milliards d’euros de financements d’ici à 2023, avec un fort concours attendu des entreprises. Décryptage en trois points.

Macky Sall, le 8 septembre 2020. © Présidence du Sénégal

Macky Sall, le 8 septembre 2020. © Présidence du Sénégal

Publié le 29 septembre 2020 Lecture : 2 minutes.

La relance par les dépenses en attentant une (très forte) reprise propulsée par les hydrocarbures après 2023. À Diamniadio, près de Dakar, Macky Sall, le président du Sénégal, a acté la mise en route du PAP2a (Programme d’actions prioritaires 2 ajusté et accéléré) dévoilé le 13 août.

Le  séminaire réunissait ce 29 septembre le gouvernement ainsi que des représentants des opérateurs économiques et de la société civile et le corps diplomatique. Voici les trois points à retenir :

  • 22,4 milliards d’euros engagés d’ici 2023
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Selon l’exécutif sénégalais, il s’agit notamment de « consolider les acquis et accélérer la marche vers l’émergence en 2035 ». Ce plan de relance prévoit des engagements de plus de 500 milliards de fcfa (22,4 milliards d’euros) au total d’ici à 2023. Mais cette somme ne sera pas entièrement budgétaire : en effet, un tiers doit venir des investissements du secteur privé.

Fin août, lors de l’Université d’été du Medef à Paris, le président sénégalais avait appelé les 250 entreprises françaises présentes au Sénégal à poursuivre et à accélérer leurs investissements dans le pays.

  • Près de 800 millions d’euros d’investissements dans la santé

Pour Macky Sall, le plan de relance doit sur-prioriser la souveraineté alimentaire, pharmaceutique et sanitaire « et booster en même temps l’industrialisation de l’économie, le numérique, le tourisme, le logement, en favorisant davantage l’équité territoriale et l’inclusion sociale ».

Parmi les points clés du plan, figure au premier chef le domaine de la santé, avec un programme d’investissements sectoriel chiffré à plus de 500 milliards de FCFA (762 millions d’euros). Celui-ci reprend les grandes lignes des politiques en cours dans le cadre du PAP 2 échu et vise à accélérer la construction ou la réhabilitation des infrastructures et l’embauche et la formation des personnels (médecins, infirmières…). Ce dispositif s’ajoute aux « efforts substantiels consentis dans la lutte anti Covid-19, dont 35 centres de traitement », a précisé le chef de l’État.

  • 91 millions d’euros pour financer la campagne agricole
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Autre volet pointé par Macky Sall, l’accroissement de 50 % des financements de la campagne agricole qui passe de 40 à 60 milliards de F CFA. Le gouvernement doit aussi soutenir le secteur privé via diverses mesures fiscales, douanières et « d’injection de liquidités » restant à détailler.

Ce PAP 2a vient compléter le fond public-privé anti-covid de 1 000 milliards de FCFA, dit PRES (Programme de résilience économique et social), lancé dès le mois d’avril et abondé par l’État, les grandes entreprises (banques, opérateurs télécoms…) ou encore l’Union européenne.

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Concernant la situation économique, selon les propos de Macky Sall ce 29 septembre, le Sénégal devait retrouver le chemin de la croissance dès 2021 avec un bond de l’économie de 5,2 %, puis 7,2 % en 2022. Le taux de croissance devrait, pour la première fois de l’histoire du pays, passer à deux chiffres en 2023, à 13,7 %. Ceci grâce à la mise en production des importants projet pétro-gaziers offshore de Grand Tortue Ahmeyim et Sangomar.

Pour rappel, dans ce pays dont le PIB s’affiche à 23,6 milliards de dollars en 2019, la croissance attendue cette année était d’environ  6,8 % avant que ces prévisions ne soient totalement effacées du fait de la crise sanitaire mondiale. L’économie du pays devrait reculer de 0,7 % cette année selon les conclusions d’une mission d’évaluation (virtuelle) du FMI mi-septembre.

Concernant la dette du pays qui s’affiche à environ 70 % du PIB, le président sénégalais appelle enfin à poursuivre les initiatives en vue d’un prolongation du moratoire jusqu’en 2021.

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